Engagés, souvent exposés et soumis à des conditions de travail exigeantes, les militaires bénéficient d’un régime de retraite particulier. Leur système tient compte des spécificités de leur mission et du caractère parfois dangereux de leur profession, en leur offrant des conditions de départ plus favorables que dans le civil.

Contrairement à la majorité des travailleurs français, les militaires ne dépendent pas d’un âge légal de départ mais d’une durée de service minimale. Ce principe reconnaît la pénibilité et la disponibilité permanente qu’exige leur métier.
Ainsi, les officiers doivent servir au moins 27 ans, les officiers sous contrat 20 ans, et les militaires non-officiers ou commissionnés 17 ans pour prétendre à une pension.
En revanche, ceux ayant servi moins de 15 ans doivent attendre l’âge légal, comme tout autre salarié, pour pouvoir percevoir leur retraite. Par ailleurs, les forces armées imposent une limite d’âge : de 52 à 66 ans pour les officiers, et de 47 à 66 ans pour les sous-officiers, selon les corps et les grades.

Un calcul inspiré du régime des fonctionnaires

Le régime de retraite des militaires est rattaché à celui des fonctionnaires d’État, des magistrats et des militaires. Le montant de la pension est calculé sur la base du dernier traitement indiciaire.
La formule appliquée est la suivante :
(Solde des 6 derniers mois) × 75 % × (trimestres acquis / trimestres requis).
Le montant moyen brut d’une pension militaire est estimé à 1 789 euros.
Deux situations sont alors possibles :

• Si le militaire atteint ou dépasse 57 ans, ou s’il part après 54 ans en ayant cotisé entre 166 et 172 trimestres (selon son année de naissance), il bénéficie d’un taux plein.

• En revanche, s’il part avant 54 ans ou si sa limite d’âge est inférieure à 57 ans, il doit justifier d’une durée de service minimale pour prétendre à la retraite à taux plein : 29,5 ans (118 trimestres) pour les officiers et 19,5 ans (78 trimestres) pour les non-officiers.

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Des avantages compensant la dangerosité du métier

Les militaires bénéficient de bonifications spécifiques en raison de la nature de leur engagement. Ceux ayant participé à des campagnes militaires, opérations aériennes ou sous-marines peuvent obtenir un cinquième de leur durée de service supplémentaire, dans la limite de cinq ans.
Ce dispositif vise à compenser les risques, les déplacements et les conditions extrêmes auxquels ils sont confrontés tout au long de leur carrière.
Cette reconnaissance s’inscrit dans une logique d’équité : accorder des droits supplémentaires à ceux dont la mission implique des sacrifices particuliers, physiques comme familiaux.