« J’ai cru que j’allais dormir en prison » : victime d’une arnaque, cette Bretonne raconte ses semaines de calvaire
Au cœur des Côtes-d’Armor, une retraitée de 74 ans a vécu trois semaines d’angoisse après un simple appel téléphonique.

Convaincue d’être mêlée à une affaire d’usurpation d’identité, Michèle Harzo s’est retrouvée piégée par une arnaque redoutablement orchestrée. Son récit, glaçant, éclaire les mécanismes d’une fraude qui frappe de plus en plus de victimes isolées.
Le jeudi 18 septembre 2025, le téléphone de Michèle sonne. Une voix lui annonce que sa ligne va être coupée, l’invitant à « appuyer sur 9 pour contester ». Ce simple geste la fait entrer dans un engrenage redoutable.
Une première interlocutrice lui reproche l’achat d’un téléphone à Saint-Malo. Michèle dément : elle n’y a jamais mis les pieds. La fausse conseillère passe alors la communication à un prétendu policier malouin, qui lui parle d’« usurpation d’identité » et l’incite à porter plainte.
Le début d’un scénario implacable

Convaincue d’être en danger, Michèle suit les instructions de son faux « policier ». Il lui explique que des criminels utiliseraient son identité et que sa collaboration est indispensable pour « les coincer ».
Isolée, inquiète, la retraitée obéit. Les escrocs prennent alors l’ascendant, transformant chaque appel en pression psychologique, chaque demande en injonction.
Pendant plus de trois semaines, elle reste sous leur emprise, persuadée qu’elle doit prouver son innocence.
Une pression permanente et une peur viscérale

Les « enquêteurs » fictifs alternent menaces et discours rassurants. Michèle consigne chaque détail dans un carnet, pour tenir bon. Elle croit réellement risquer la prison, tant les escrocs maîtrisent le rôle des autorités.
« J’ai cru que j’allais dormir en prison », confie-t-elle encore bouleversée.
Leur stratégie ? Faire planer une peur permanente : coupure de ligne, poursuites judiciaires, arrestation immédiate… Les fraudeurs exploitent chaque fragilité.
Trois semaines de calvaire avant la révélation
Ce n’est qu’après de multiples appels et incohérences que Michèle finit par parler à un proche. Celui-ci comprend immédiatement : il s’agit d’une arnaque parfaitement ficelée, basée sur une usurpation d’identité fictive et l’autorité supposée de faux policiers.
La retraitée réalise alors l’ampleur du piège. Elle n’a heureusement pas effectué tous les transferts demandés, mais a vécu un choc psychologique violent.
Une fraude de plus en plus répandue

Les forces de l’ordre alertent régulièrement sur ce type d’arnaque :
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appels prétendant venir d’opérateurs téléphoniques,
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faux policiers,
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faux conseillers bancaires,
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demandes urgentes visant à semer la panique.
Le but est toujours le même : isoler la victime pour mieux la manipuler, en jouant sur la peur et l’autorité.
Le témoignage courageux d’une victime qui veut prévenir les autres
En brisant le silence, Michèle espère empêcher d’autres personnes de tomber dans le piège.
Son message est simple :
- ne jamais suivre les instructions d’un interlocuteur non vérifié,
- raccrocher immédiatement,
- et appeler soi-même sa banque, son opérateur ou la gendarmerie.






