Jacques Doillon, le réalisateur renommé, se retrouve au cœur d’une tourmente médiatique et judiciaire suite aux accusations sérieuses portées à son encontre par Judith Godrèche et plusieurs autres actrices. Dans un entretien exclusif avec Le Parisien, réalisé dans le cadre sécurisé du bureau de son avocate, Marie Dosé, Doillon a choisi de rompre le silence et de livrer sa version des faits, une démarche qu’il n’avait pas encore entreprise publiquement jusqu’à présent.

Face à ces allégations, Doillon exprime un mélange de stupeur et de déni, insistant sur le fait qu’il n’a jamais entretenu de relation intime ou inappropriée avec Judith Godrèche, qu’il assure avoir rencontrée alors qu’elle avait 16 ans, contredisant ainsi les affirmations selon lesquelles elle serait plus jeune. « Je vivais à l’époque avec Jane [Birkin], dont j’étais profondément amoureux. Rien ne s’est passé entre Judith et moi, ni dans un bureau, ni ailleurs », déclare-t-il, tentant de démonter le récit établi par ses accusatrices.

Doillon va même jusqu’à remettre en question les affirmations de Godrèche concernant sa présence dans le domicile qu’il partageait avec Birkin, contestant ainsi la base même des accusations. Il fournit également des explications sur les circonstances de travail, notamment lors du tournage de scènes intimes, affirmant qu’il a été contraint d’assumer un rôle à contrecœur en raison des insuffisances d’un acteur initial. « Le producteur m’a dit que si je ne reprenais pas le rôle, le film devrait s’arrêter. J’ai accepté sans enthousiasme », confie-t-il, réfutant l’idée qu’il aurait souhaité cette situation dès le départ.

L’accusation portée par Godrèche, selon laquelle Doillon aurait outrepassé les limites lors d’une scène particulièrement sensible, est fermement niée par le réalisateur. Il insiste sur le fait que la scène en question était nettement moins explicite que prévu initialement dans le scénario et réfute les allégations d’un nombre exagéré de prises. « Jane avait tendance à exagérer et était profondément jalouse », dit-il, évoquant les écrits de Birkin dans son journal intime, « Munkey Diaries », pour expliquer la divergence entre les divers récits.

Outre Godrèche, d’autres actrices telles qu’Anna Mouglalis et Isild Le Besco ont également porté des accusations contre Doillon, des allégations qu’il nie en bloc. Concernant Mouglalis, Doillon suggère des motifs de jalousie liés à sa fille, tandis qu’il qualifie les affirmations de Le Besco de « mensonges ».

Au-delà de ces dénégations, Doillon exprime un profond sentiment de désolation face à l’impact de cette affaire sur sa vie personnelle et professionnelle. « Ma carrière est terminée », admet-il, soulignant les conséquences dévastatrices des accusations sur ses projets futurs et sa réputation. Loin de se limiter à l’aspect professionnel, il dépeint une « mort sociale », une exclusion et un isolement exacerbés par le retrait de soutien de ses proches et collaborateurs.

Dans cette entrevue, Doillon ne se contente pas de contester les accusations ; il lance un appel poignant à la compréhension et à la réévaluation de son cas, tout en préparant sa défense légale. Alors que l’affaire continue d’évoluer, la perspective de Doillon apporte un nouvel éclairage sur une situation déjà complexe et chargée d’émotions.