Intermarché : 28 magasins vont fermer en France, voici la liste des villes concernées
Dix-huit mois après avoir repris des magasins Casino en difficulté, Intermarché s’apprête à fermer une partie d’entre eux. Vingt-huit supermarchés sont désormais menacés, laissant 680 salariés dans l’incertitude. Entre promesses de relance et réalité économique, le dossier illustre les fragilités d’une grande distribution sous pression.
Intermarché a confirmé que 28 magasins pourraient disparaître prochainement, deux ayant déjà fermé leurs portes à Lyon (place Gabriel Péri) et à Boissy-Saint-Léger. Si la direction parle de “projet”, le climat laisse peu d’espoir aux salariés concernés. Pour beaucoup, l’annonce ressemble déjà à une décision entérinée, marquant l’échec d’une reprise présentée en 2023 comme un sauvetage.
Le lourd héritage des ex-Casino
Lorsque Les Mousquetaires ont repris 294 magasins Casino à l’automne 2023, l’ambition était claire : sauver l’emploi et revitaliser des zones commerciales désertées. Mais très vite, le passif a pesé lourd. Les sites souffraient de loyers trop élevés, d’un manque d’entretien flagrant et d’une image ternie par des prix jugés non compétitifs. Malgré des efforts de redressement, les pertes se sont accumulées. Selon la direction, “l’équilibre financier reste inatteignable” pour certaines enseignes.
Des salariés désabusés
Dans les magasins concernés, la déception est immense. “On comptait sur Intermarché pour relancer un vrai plan d’investissement, mais l’espoir s’éteint”, regrette Fabrice Ore, élu CSE-CGT à La Riche. Pour les salariés, l’annonce résonne comme une trahison : après avoir cru à un second souffle, ils se retrouvent face au spectre du chômage.
28 villes menacées à travers la France
La liste des sites visés touche un large territoire, de la Bretagne à l’Occitanie, de la région parisienne à l’Est du pays. Parmi eux : Millau, Decazeville, Blagnac, Niort, Metz, Perpignan, Épinal ou encore Fresnes. Autant de bassins de vie où la disparition d’un supermarché pèsera sur l’emploi local et l’offre de proximité. Aucun calendrier précis n’a pour l’heure été communiqué, mais les syndicats redoutent des fermetures rapides.
Des promesses d’accompagnement encore floues
Face aux inquiétudes, Les Mousquetaires assurent qu’un “accompagnement individualisé” sera proposé aux 680 salariés concernés, avec des reclassements possibles dans d’autres magasins du réseau. Mais combien pourront réellement être reclassés, et à quel prix social ou géographique ? Les syndicats réclament des garanties écrites, dénonçant un discours de façade qui peine à masquer la dure réalité.
Une restructuration emblématique des tensions du secteur
La grande distribution française traverse une période de turbulences, entre guerre des prix, baisse du pouvoir d’achat et explosion des coûts. Dans ce contexte, les restructurations s’enchaînent et la fermeture de magasins naguère présentés comme “sauvés” révèle la fragilité du modèle. Pour les salariés, la bataille ne fait que commencer : celle de défendre leur emploi et de faire entendre leur voix dans un processus qui semble déjà verrouillé.