Incendie à Marseille : 700 hectares parcourus, Bruno Retailleau se rend sur place
Un incendie d’une rare intensité ravage actuellement les Bouches-du-Rhône et a atteint Marseille, forçant évacuations, confinements, coupures de transport et mobilisation massive des secours. La situation reste tendue malgré l’annonce d’un début de maîtrise. Retour sur une journée noire dans le sud de la France.
Ce mardi 9 juillet, un incendie déclenché aux Pennes-Mirabeau a rapidement atteint le nord de Marseille, parcourant près de 700 hectares en quelques heures. D’après le préfet de la région PACA, 720 pompiers et marins-pompiers sont engagés, épaulés par 68 engins, 5 Canadair, 2 Dash et 3 hélicoptères bombardiers d’eau, dont le Puma, déployés pour tenter de circonscrire les flammes. En fin d’après-midi, le préfet annonçait une situation « maîtrisée », mais le feu reprenait par endroits dès le début de soirée.
Habitations menacées, évacuations en série
Une vingtaine d’habitations ont été touchées, dont une complètement détruite, et deux lotissements aux Pennes-Mirabeau, « Littoral 1 et 2 », ont été évacués, tout comme l’Ehpad « L’Oustau Mirabeau ». À Marseille, les quartiers du 16e arrondissement, notamment « Tante Rose », ont été appelés au confinement, sur instruction du maire Benoît Payan.
La préfecture a déclenché le système FR-Alert, informant en temps réel les habitants des zones menacées. Plusieurs dizaines de personnes ont dû quitter leur domicile, et quatre gymnases ont été réquisitionnés pour accueillir d’éventuels déplacés : Vallier, Rosé Fuveau, Croix-Rouge et Estaque Rabelais.
Pompiers blessés et tension maximale sur le terrain
Neuf pompiers ont été blessés durant l’opération, qui s’est déroulée dans des conditions météorologiques extrêmement défavorables. Le feu s’est propagé à une vitesse impressionnante, atteignant parfois 2 000 mètres par heure, selon un pompier interrogé sur ICI Provence.
La priorité est désormais d’éviter les « sauts de feu », comme l’a précisé le vice-amiral Lionel Mathieu, commandant du bataillon des marins-pompiers : des reprises soudaines pouvant apparaître dans des jardins ou sur des toitures, malgré la maîtrise apparente du front principal.
Conséquences lourdes pour les transports et infrastructures
L’aéroport Marseille-Provence a été fermé dès 12h12. Dix vols ont été déroutés vers d’autres villes (Nice, Lyon, Nîmes…), et trois vols annulés. L’autoroute A55 a été coupée, ainsi que la circulation ferroviaire vers le nord et l’ouest de Marseille. La SNCF a suspendu les TGV en provenance de Paris vers Marseille, Toulon et Nice, invitant les voyageurs à reporter leur départ.
L’hôpital Nord de Marseille a basculé sur groupes électrogènes, en raison de microcoupures liées aux perturbations électriques. L’APHM a demandé à ses équipes de rester en poste, faute de relève possible dans l’immédiat.
Une météo défavorable qui complique la tâche
La sécheresse, un taux d’humidité extrêmement bas (20 %), et des rafales de vent jusqu’à 85 km/h ont nourri les flammes. Le vent, qui ne devait faiblir qu’après 23h, rend difficile tout répit. Le préfet a appelé la population à limiter strictement ses déplacements, en particulier dans les zones nord de Marseille, pour ne pas gêner les interventions.
Une coordination élargie face à l’urgence
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est rendu sur place dès 22h30, illustrant la gravité de la situation. Une cellule d’information au public a été activée au 09 70 80 90 40 (touche 2 pour les Bouches-du-Rhône), afin de répondre aux préoccupations des habitants.
Pendant ce temps, d’autres foyers ont été signalés dans la région, notamment à Lançon, Lambesc, Belcodène, Tarascon, Martigues ou Le Rove, dont plusieurs sont désormais maîtrisés. Mais les secours restent mobilisés sur tous les fronts, tant les conditions sont susceptibles de relancer de nouveaux départs de feu.
Une nuit cruciale pour contenir la catastrophe
Les prochaines heures seront déterminantes. Malgré l’annonce d’une maîtrise partielle, la réactivation de foyers secondaires reste une menace sérieuse. Le combat se poursuit contre un ennemi invisible et imprévisible, nourri par la nature elle-même.
Pour les habitants, c’est l’inquiétude et la vigilance qui dominent. Pour les secours, c’est une course contre la montre, entre maîtrise du feu et préservation des vies.