Impôts 2025 : vers la fin de l’abattement de 10 % pour les retraités ? Ce que vous risquez de payer en plus
Un vent de réforme souffle sur la fiscalité des retraités. L’abattement fiscal de 10 %, instauré en 1978 pour alléger l’imposition des pensions, pourrait bientôt disparaître.
Une mesure controversée, qui soulève des interrogations sur l’équité fiscale, mais aussi sur le pouvoir d’achat des aînés.
Depuis plus de quarante ans, les retraités bénéficient d’un abattement de 10 % sur leurs pensions imposables, une manière de compenser l’absence de frais professionnels par rapport aux actifs. Ce dispositif, ancré dans le paysage fiscal depuis 1978, représente un avantage symbolique autant qu’économique. Mais face à un déficit budgétaire croissant, le gouvernement envisage aujourd’hui de supprimer cette mesure, jugée obsolète et coûteuse. Selon des estimations relayées par 20 Minutes, sa disparition pourrait générer jusqu’à 4 milliards d’euros d’économies annuelles.
Une mesure devenue inadaptée aux réalités actuelles
À l’origine, cet abattement visait à corriger une inégalité de traitement entre retraités et actifs, ces derniers pouvant déduire des frais liés à leur emploi. Mais avec l’évolution des profils de retraités, cette logique semble aujourd’hui remise en question. Certains perçoivent des pensions conséquentes, disposent d’un patrimoine conséquent et ne justifient plus, selon les experts, d’une exonération automatique. C’est pourquoi l’exécutif envisage une refonte ou une suppression ciblée, afin de concentrer les aides sur les plus modestes et réduire les disparités fiscales jugées injustifiées.
Une réforme au nom de l’équité fiscale
En ligne de mire : l’équilibre entre actifs et retraités dans la contribution fiscale. De nombreux responsables politiques estiment que le maintien d’un abattement généralisé constitue une forme d’injustice, notamment pour les actifs qui, eux, ne bénéficient d’aucune exonération comparable sur leur salaire brut. L’idée serait donc d’harmoniser les règles d’imposition, tout en préservant les plus fragiles. Mais cette volonté d’équité ne fait pas l’unanimité, car elle pourrait provoquer un alourdissement de la charge fiscale pour des ménages retraités déjà sous pression.
Une hausse d’impôt à prévoir pour certains
La suppression pure et simple de l’abattement entraînerait une hausse immédiate du revenu imposable pour de nombreux retraités. Selon les analyses du site Le Revenu.com, les foyers les plus aisés seraient les plus concernés, avec plusieurs centaines d’euros d’impôt supplémentaires à prévoir chaque année. En revanche, les retraités aux revenus modestes, souvent non imposables, resteraient globalement épargnés. Le scénario le plus probable évoque non pas une suppression totale, mais un plafonnement ou une modulation de l’abattement, afin de maintenir une progressivité juste du système.
Des effets collatéraux non négligeables
Au-delà de la simple feuille d’impôt, la disparition de l’abattement pourrait impacter le revenu fiscal de référence, utilisé comme base pour attribuer plusieurs avantages sociaux. En le faisant grimper, des retraités pourraient perdre l’exonération de la taxe foncière, l’accès à un taux réduit de CSG ou encore des aides à la complémentaire santé. Ces conséquences indirectes pourraient frapper de plein fouet les classes moyennes, pour qui ces dispositifs représentent une aide réelle dans la gestion du budget quotidien.