Ils nettoyaient de la viande avariée à l’eau de javel et changeaient les dates de péremption, au moins 231 kg saisis
Ce qui semblait n’être qu’une simple inspection sanitaire de routine à Palma s’est transformé en véritable scandale de santé publique.
La découverte de viande avariée trafiquée par une entreprise agroalimentaire des Baléares relance l’alerte sur les dérives graves dans le secteur de la distribution alimentaire.
Une inspection révèle une fraude alimentaire d’ampleur
C’est dans le cadre de l’opération Exspiratum, menée par la Guardia Civil et la direction générale de la Santé publique espagnole, qu’a été mise au jour une pratique particulièrement inquiétante dans une entreprise de Palma, sur l’île de Majorque. Lors de leur inspection, les agents ont découvert 231 kilos de produits impropres à la consommation, en majorité de la viande avariée, conservée dans des conditions suspectes. Mais au-delà de la marchandise en elle-même, c’est la manière dont cette viande était « traitée » qui a profondément choqué les enquêteurs.
De la javel pour masquer la pourriture
Selon les révélations du Diario de Mallorca, les responsables de l’entreprise incriminée tentaient de rendre la viande avariée présentable en en retirant les parties les plus endommagées, avant de l’asperger d’eau de Javel. Ce procédé avait pour but de masquer l’odeur de putréfaction et d’éliminer les traces visibles de détérioration. Une méthode non seulement frauduleuse mais extrêmement dangereuse, car la javel peut produire des composés toxiques lorsqu’elle entre en contact avec des protéines animales, aggravant encore le risque pour la santé des consommateurs.
Une falsification complète des produits
Mais l’opération ne s’arrêtait pas là. Les numéros de lots étaient ensuite modifiés, de façon à falsifier les dates de péremption et ainsi duper les clients sur la prétendue fraîcheur des produits. Pire encore, certains de ces produits carnés étaient transformés et commercialisés sous forme de plats cuisinés ou de préparations vendues aux professionnels comme aux particuliers. La tromperie touchait ainsi toute la chaîne de distribution, augmentant le risque sanitaire à grande échelle.
Réaction immédiate des autorités
Face à l’ampleur de la fraude, les autorités ont immédiatement procédé à la saisie des 231 kilos de produits suspects. Une enquête judiciaire a été ouverte, et cinq personnes – quatre hommes et une femme – sont désormais suspectées d’avoir pris part à ce système illégal, qui pourrait avoir mis en danger la santé de dizaines, voire de centaines de consommateurs. Elles devront répondre de leurs actes devant la justice espagnole, et des poursuites pénales pourraient être engagées rapidement.