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Ils cumulent emploi et retraite: « J’ai rêvé toute ma vie de partir en croisière, mais je n’ai pas les fonds »

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Ils sont nombreux à prolonger leur vie professionnelle bien après l’âge légal de départ, par besoin financier ou pour conserver un lien avec les autres. Le « cumul emploi-retraite » n’est plus un phénomène marginal : il révèle une réalité sociale souvent loin du cliché du retraité serein et aisé.

Pour beaucoup, la pension de retraite ne suffit pas à couvrir les dépenses essentielles. Pascal, artisan-taxi de 69 ans, en témoigne sans détour. Malgré ses années de service, il touche 1 400 euros à deux, sa femme étant handicapée. Avec un loyer de 1 000 euros, il n’a pas le choix : continuer de travailler est indispensable. Il explique qu’il a réduit son activité, se contentant désormais de « 35 heures par semaine », une remarque chargée d’ironie. Même en continuant à cotiser, ce travail supplémentaire n’améliore plus ses droits à la retraite, une frustration souvent partagée parmi ces actifs âgés.

L’effort quotidien malgré la fatigue

Le rythme reste éprouvant. Pascal l’affirme : il se lève chaque jour à 4 heures du matin comme lorsqu’il était en pleine carrière. À 73 ans, Rose connaît ce même quotidien. Retraitée avec 1 060 euros par mois et un loyer de 450 euros, elle travaille encore plusieurs heures par jour. Avant de partir, elle s’occupe de ses chats, puis enchaîne sa journée avec un emploi qui devient vital pour conserver son équilibre financier. La retraite ne garantit plus la tranquillité promise autrefois.

Une situation de plus en plus fréquente

Selon l’Insee, 600 000 personnes cumulaient travail et retraite en 2023, une hausse de 33 % par rapport à 2014. Juliette, elle aussi, contredit le mythe du retraité privilégié. Avec environ 1 000 euros de pension pour 600 euros de loyer, elle travaille comme dame de compagnie, parfois doublant ainsi ses revenus. Pour certains, ce cumul devient la seule issue pour continuer à vivre dignement, ou simplement réaliser un rêve longtemps reporté, comme une croisière qu’elle n’a jamais pu s’offrir.

Des carrières prolongées au-delà de l’usure

L’âge avancé ne préserve pas de la nécessité de travailler. Francisco raconte qu’un ami menuisier a continué à exercer jusqu’à 86 ans, parfois au noir, pour aider des connaissances et arrondir ses fins de mois. Avec 900 euros de pension, difficile de vivre sans compensation. La passion du métier se mêle à la contrainte économique, rendant la frontière entre choix et obligation très étroite.

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Le lien social, un moteur essentiel

D’autres, comme Jean-Philippe, 63 ans, bientôt retraité, souhaitent surtout éviter l’isolement. Chauffeur de car, il envisage de prolonger son activité plusieurs années. Pour lui, travailler est aussi une manière de garder une vie sociale active, échanger avec ses collègues et maintenir une routine qui structure son quotidien. Ajouter « un peu de beurre dans les épinards » n’est, dit-il, qu’un effet secondaire bienvenu.

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