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«Il parle comme Mélenchon» : Bruno Retailleau charge Dominique de Villepin après le lancement de son parti

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À moins de deux ans de la présidentielle de 2027, Dominique de Villepin sort de l’ombre. En lançant son propre parti, « La France humaniste », l’ancien Premier ministre cherche à incarner une alternative au duel radical entre La France Insoumise et le Rassemblement national.

Une initiative aussitôt saluée par certains, moquée par d’autres, mais qui révèle une volonté claire : celle de réinvestir le débat politique. Ce lundi 23 juin, dans une interview accordée au Parisien, Dominique de Villepin a officialisé la création d’un mouvement politique baptisé « La France humaniste », présenté comme un « mouvement d’idées et de citoyens ». Pour l’ancien chef du gouvernement sous Jacques Chirac, cette initiative vise à briser le clivage binaire entre les extrêmes que représenteraient aujourd’hui LFI et le RN.

« Les Français ne doivent pas être prisonniers d’un affrontement de radicalités », martèle Villepin, appelant à une forme de réconciliation politique fondée sur l’humanisme, l’écoute et la diplomatie. Un positionnement de rassemblement qui semble vouloir ressusciter l’esprit gaulliste tout en s’ancrant dans une posture résolument critique de l’actuelle droite française.

Attaques contre Bruno Retailleau et la droite sécuritaire

Fidèle à sa tradition oratoire, Dominique de Villepin n’a pas ménagé ses critiques, en particulier envers le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Ce dernier est notamment accusé d’instrumentaliser les tensions diplomatiques avec l’Algérie, au détriment d’un véritable travail de fond.

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« Il doit se consacrer à sa mission de sécurité et renvoyer les personnes sous OQTF qui représentent un danger, plutôt que de se livrer à des surenchères médiatiques », assène Villepin, en appelant à plus de rigueur institutionnelle. Derrière cette pique, se dessine une opposition frontale entre une droite de gestion d’État et une droite de communication de crise.

Un retour accueilli par l’ironie et la critique

Mais le retour de Dominique de Villepin n’est pas sans provoquer un feu nourri de critiques. Sur LCI, Bruno Retailleau n’a pas tardé à répliquer, comparant son ancien camarade de l’UMP à Jean-Luc Mélenchon :

« Il parle comme l’extrême gauche. Cette pseudo-droite-là, je la combats. Elle nous a affaiblis. »

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Même tonalité du côté de Kevin Bossuet, chroniqueur sur CNews, qui dénonce ce qu’il qualifie de posture :

« Il se dit patriote mais connaît mieux le quotidien d’un Qatari que celui d’un habitant de Seine-Saint-Denis. Ce type est une farce. »
Des attaques ad hominem qui soulignent les fractures profondes au sein de la droite française.

Une ligne humaniste sous le feu croisé des camps

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Villepin paie ici le prix de ses positions atypiques : critique assumé de l’interventionnisme militaire, voix discordante sur le conflit israélo-palestinien, défenseur d’une laïcité ouverte et nuancée sur les signes religieux. À plusieurs reprises, il a pris des positions tranchées qui l’ont éloigné de sa famille politique d’origine, comme lorsqu’il affirmait que le port du voile par les mineures n’était « pas forcément le signe d’une radicalisation ».

Face à cela, le journaliste du Figaro, Paul Sugy, raille une posture « rétrograde et vaniteuse », soulignant selon lui l’absence de vision de rupture dans le projet :

« Promettre de ne rien changer, se tourner vers le passé, et affirmer ne pas briguer le pouvoir… c’est du théâtre politique. »

Une candidature en suspens

Pour l’instant, Dominique de Villepin ne s’est pas encore officiellement déclaré candidat à la présidentielle de 2027, même si sa démarche s’inscrit dans une dynamique de re-politisation personnelle. À travers La France humaniste, il tente de structurer un espace idéologique alternatif, dans une France saturée par la polarisation du débat public.

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Reste à savoir si cette voix solitaire, portée par une éloquence toujours saluée mais un électorat flou, pourra réellement trouver un écho. À 70 ans, l’ancien diplomate joue peut-être sa dernière carte politique. Et dans une époque dominée par les figures populistes ou clivantes, le pari de la nuance reste l’un des plus risqués.

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