« Il ne comprend pas à quel point il est détesté »: Mathilde Panot réagit à une potentielle candidature d’Emmanuel Macron en 2032
Alors qu’Emmanuel Macron esquisse une possible résurgence politique à l’horizon 2032, Mathilde Panot oppose un constat implacable : pour la présidente du groupe LFI-NFP, l’actuel chef de l’État incarne un passé rejeté par une large partie de la jeunesse et de la population française.
Emmanuel Macron a surpris ses partisans en s’adressant samedi aux « Jeunes avec Macron », désormais rebaptisés « Jeunes en marche », lors d’un rassemblement qui se voulait porteur d’espoir. Il leur a confié : « J’aurai besoin de vous dans deux ans, dans cinq ans, dans dix ans », avant d’ajouter dans un élan martial : « Parce que vous comptez sur moi, je serai là avec vous. Ensemble, on ne lâchera rien. » Une déclaration à forte charge symbolique, laissant entrevoir la possibilité d’un futur retour en lice présidentielle, une décennie après son entrée à l’Élysée.
Mais cette sortie n’a pas manqué de faire réagir l’opposition, et particulièrement Mathilde Panot, figure de proue de La France insoumise. Invitée ce dimanche sur BFMTV, la députée a qualifié Emmanuel Macron de « président qui appartient au passé », insistant sur l’inadéquation, selon elle, entre les aspirations de la jeunesse française et le projet présidentiel.
Une jeunesse en rupture avec le macronisme
Selon Mathilde Panot, le président fait fausse route en imaginant pouvoir incarner un avenir politique pour les jeunes générations. « Il ne comprend pas que la jeunesse de ce pays est massivement anti-raciste, anti-capitaliste, féministe, assoiffée de justice sociale et consciente des enjeux écologiques », a-t-elle martelé.
Elle s’appuie sur les résultats récents des scrutins de juin et juillet, où une part significative de la jeunesse a voté en faveur du Nouveau Front populaire, coalition de gauche dont elle est l’une des figures de proue. Pour elle, cette dynamique traduit un rejet clair du macronisme, perçu comme déconnecté des urgences sociales et environnementales.
Une popularité en berne
La parole de Mathilde Panot trouve un écho dans les chiffres, notamment ceux du baromètre politique Ipsos pour La Tribune Dimanche. En juin 2025, Emmanuel Macron affichait une cote de popularité de 21 %, frôlant son plus bas niveau enregistré en décembre 2018 au plus fort de la crise des Gilets jaunes.
Ce chiffre, en apparence froid, est lourd de sens pour la députée insoumise. Elle y voit la confirmation d’un rejet profond et durable, alimenté par des politiques jugées autoritaires et indifférentes aux réalités quotidiennes des Français. Et d’asséner un jugement sans appel : « Il restera dans l’histoire comme le président le plus autoritaire de la Ve République. »
Un bilan lourd, selon l’opposition
Au-delà du style, c’est la trace sociale du quinquennat que Panot fustige. Elle accuse Emmanuel Macron d’avoir affaibli la condition sociale dans un pays pourtant riche. « Il a ramené la France à l’état d’un pays qui a faim », déclare-t-elle, s’indignant qu’un tiers des Français se prive de repas pour nourrir ses enfants.
Des propos forts, qui soulignent la fracture grandissante entre une partie de la classe politique et la présidence. L’image d’une France affamée dans la septième puissance économique mondiale vise à frapper les esprits, à l’heure où les tensions sur le pouvoir d’achat persistent.
2032 : un possible retour, mais sous quelles conditions ?
Constitutionnellement, rien n’empêche Emmanuel Macron de se représenter en 2032, la seule interdiction étant celle de briguer trois mandats consécutifs. En théorie, après une pause, il pourrait revenir. En pratique, rien n’a encore été officialisé. Son message aux « Jeunes en marche » reste donc ambigu, entre espoir personnel et mobilisation politique.
Pour Mathilde Panot, cette perspective est illusoire, tant l’actuel président serait discrédité aux yeux de l’opinion. Mais la politique française est rarement linéaire, et les retournements de situation y sont fréquents. Reste à savoir si l’avenir souhaité par Emmanuel Macron trouvera un écho dans une jeunesse que d’aucuns disent déjà ailleurs.