Il fait un AVC à 39 ans à cause du « syndrome du coiffeur », un neurochirurgien alerte
Ce qui devait être un simple moment de détente a viré au cauchemar. Julien, 39 ans, pensait passer un instant anodin chez son coiffeur. Quelques jours plus tard, il se retrouvait hospitalisé après un accident vasculaire cérébral. Derrière ce drame se cache un phénomène méconnu mais bien réel : le « syndrome du coiffeur ».
Lorsque Julien s’installe au bac à shampoing, il ne se doute pas que ce geste banal pourrait menacer sa vie. Quelques jours après sa visite, il ressent des étourdissements et des troubles de la parole avant de s’effondrer. À l’hôpital, les neurologues lui posent une question déroutante : « Êtes-vous allé récemment chez le coiffeur ? »
Surpris, il découvre alors l’existence du « syndrome du bac », aussi appelé « syndrome du coiffeur » — une complication rare mais sérieuse.
« Je ne voyais pas le rapport entre un lavage de cheveux et un AVC », raconte Julien sur Instagram. « Et pourtant, c’est exactement ce qui m’est arrivé. »
Le syndrome du coiffeur : un mécanisme insidieux
Ce phénomène, bien que rare, est désormais reconnu par le corps médical. Selon le neurochirurgien indien Arun Naik, le syndrome du bac survient lorsque le cou est trop incliné vers l’arrière, comprimant ou endommageant l’artère vertébrale, un vaisseau essentiel à l’irrigation du cerveau.
« Cette hyperextension peut réduire le flux sanguin et provoquer un AVC », explique-t-il.
Les artères vertébrales, qui traversent la colonne cervicale, sont fragiles. Une mauvaise position prolongée — tête penchée en arrière sur un bac à shampoing — peut suffire à perturber la circulation sanguine et à créer un caillot. Les premiers signes ? Vertiges, vision floue, engourdissements, troubles de l’élocution… des symptômes souvent confondus avec une simple fatigue.
Des cas similaires à travers le monde
Julien n’est malheureusement pas un cas isolé. En 2016, la Britannique Adele Burns avait été victime d’un AVC après plusieurs lavages de cheveux dans un salon. Elle avait perdu la parole et la motricité pendant 24 heures avant d’être sauvée de justesse.
Aux États-Unis, une autre femme, Elizabeth Smith, avait vécu un drame similaire à San Diego : un bac trop haut et une chaise inadaptée avaient comprimé ses artères cervicales, entraînant un accident vasculaire cérébral.
Ces cas, bien que rares, rappellent à quel point le cou est une zone sensible et que de simples gestes du quotidien peuvent, dans des circonstances particulières, avoir des conséquences dramatiques.
Comment se prémunir de ce risque ?
Pas question pour autant de bannir les salons de coiffure. Des précautions simples permettent d’éviter ce genre d’accident.
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Soutenir la nuque : placer une serviette ou un coussin entre la tête et le rebord du bac pour limiter la pression.
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Ajuster la position : s’assurer que la chaise et le lavabo sont à bonne hauteur pour éviter une extension excessive du cou.
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Faire des pauses : en cas de gêne ou de tension dans le cou, changer de position immédiatement.
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Être attentif aux signaux du corps : vertiges, fourmillements, vision trouble ou nausées doivent alerter et mener à une consultation rapide.
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Informer le coiffeur : en cas d’antécédents médicaux ou de fragilité cervicale, il est préférable de demander un lavage à la verticale ou à domicile.
Sensibiliser pour sauver
Depuis son hospitalisation, Julien s’est donné pour mission d’alerter. Sur les réseaux sociaux, il partage son témoignage pour éviter que d’autres ne vivent le même drame.
« Ce n’est pas une légende urbaine », rappelle-t-il. « Je veux que les gens sachent que cela peut arriver à n’importe qui. »








