À La Réunion, la tristesse a gagné toute l’île. Une épidémie de gastro-entérite sévit depuis plusieurs semaines et a déjà coûté la vie à plusieurs nourrissons.

Le drame de Mavid, un bébé de cinq mois décédé de déshydratation aiguë, rappelle cruellement combien cette maladie peut être foudroyante chez les tout-petits, et à quel point la vigilance des parents comme du corps médical est cruciale.

Vendredi dernier, Marie-Pierre, la mère de Mavid, remarque que son bébé semble fatigué et refuse de s’alimenter. Inquiète, elle se rend au Centre Hospitalier Ouest Réunion (CHOR). Sur place, on lui remet simplement une solution de réhydratation et on la rassure : son enfant ne présente « ni fièvre ni autre symptôme inquiétant ».
Mais quelques heures plus tard, l’état du nourrisson se dégrade brutalement. Le soir même, il peine à respirer. « Vers 19 heures, mon fils m’a dit que Mavid ne respirait plus bien. Nous avons essayé d’appeler les secours, mais personne ne répondait. Alors nous l’avons conduit nous-mêmes à l’hôpital, mais il est mort dans les bras de son père », raconte la mère, bouleversée.
Les médecins n’ont pu que constater le décès du bébé. L’autopsie a révélé une déshydratation aiguë causée par une gastro-entérite virale.

Une épidémie particulièrement virulente

Le cas de Mavid n’est malheureusement pas isolé. Deux autres nourrissons sont morts ces dernières semaines sur l’île dans des circonstances similaires. L’Agence régionale de santé de La Réunion alerte sur une circulation active des virus responsables de gastro-entérite, touchant particulièrement les enfants de moins de deux ans.
Le CHOR, de son côté, a exprimé « sa compassion et sa solidarité envers la famille » et annoncé une enquête médicale interne afin de comprendre les circonstances exactes de ce drame.

Une maladie bénigne chez l’adulte, mais dangereuse chez les bébés

Chez les adultes, la gastro-entérite se traduit le plus souvent par quelques jours de fièvre, de vomissements et de diarrhée. Mais chez le nourrisson, le danger vient de la vitesse à laquelle la déshydratation s’installe.
Le docteur Michel Lallemand, pédiatre à Saint-Denis, rappelle :

« Un bébé peut perdre jusqu’à 10 % de son poids en eau en seulement quelques heures. C’est une urgence absolue. »

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Les signes d’alerte à ne jamais négliger sont :

• une bouche sèche, une langue collante ;

• une fontanelle creusée (le creux sur le haut du crâne) ;

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• des lèvres pâles ou fendillées ;

• une absence d’urine depuis plus de six heures ;

• une somnolence anormale ou une irritabilité inhabituelle.

Dans ces cas, il faut consulter immédiatement ou se rendre aux urgences.

Réhydrater vite et bien

Pour éviter la déshydratation, la clé est d’agir tôt. Les médecins recommandent de donner des solutions de réhydratation orale (SRO) disponibles en pharmacie. Ces sachets contiennent un mélange précis de sels minéraux et de sucre. En cas de vomissements, il faut administrer de petites quantités toutes les dix minutes à l’aide d’une cuillère ou d’une pipette.
Les laits infantiles et repas solides doivent être repris progressivement, une fois les vomissements stoppés.

Une prise de conscience nécessaire

L’histoire de Mavid a bouleversé La Réunion et relancé le débat sur la prise en charge des urgences pédiatriques sur l’île. De nombreux parents ont témoigné sur les réseaux sociaux pour dénoncer les délais de réponse des secours et le manque de lits disponibles dans certains services hospitaliers.
Pour les familles endeuillées, un seul message demeure : ne jamais sous-estimer les symptômes d’une gastro chez un bébé, et ne pas hésiter à consulter plusieurs fois si l’état s’aggrave.