Grippe : faut-il s’inquiéter de la souche K qui rend le virus plus virulent ?
L’épidémie de grippe qui s’installe cet automne ne ressemble pas tout à fait aux précédentes. Particulièrement active et largement répandue sur le territoire, elle alimente les inquiétudes des autorités sanitaires.

En cause : l’émergence d’un variant spécifique du virus, observé de près pour sa virulence accrue. Cette année, la grippe saisonnière frappe plus fort et plus vite que d’ordinaire. L’ensemble des départements métropolitains est désormais placé en alerte, sans zone épargnée. Si l’arrivée de la grippe à l’automne n’a rien d’inhabituel, les indicateurs montrent une intensité supérieure aux saisons précédentes, avec une circulation virale très active dès les premières semaines.
Le sous-clade K pointé du doigt
À l’origine de cette flambée, les spécialistes identifient un variant du virus grippal baptisé “sous-clade K”, appartenant au sous-type A (H3N2). Détecté initialement dans l’hémisphère Sud il y a quelques mois, il a ensuite été associé à une vague de grippe particulièrement sévère au Royaume-Uni. Sa diffusion rapide en Europe explique en grande partie la situation observée actuellement en France.
Un virus capable de contourner certaines défenses immunitaires

Les données de Santé publique France montrent que le sous-clade K est désormais majoritaire parmi les virus A(H3N2) analysés depuis la fin septembre. Ce variant se distingue par sa capacité à résister partiellement aux anticorps. Selon les experts, il aurait accumulé plusieurs mutations susceptibles de modifier sa structure antigénique, rendant sa reconnaissance moins efficace par les défenses immunitaires issues de la vaccination.
Le phénomène ne se limite pas à l’Hexagone. L’Organisation mondiale de la santé observe une augmentation des cas liés au sous-clade K dans de nombreuses régions du globe, à l’exception notable de l’Amérique du Sud pour le moment. Cette diffusion internationale confirme la capacité du variant à s’imposer rapidement dans des contextes épidémiologiques variés.
Faut-il redouter des formes plus graves ?

Si la virulence du variant interroge, les autorités sanitaires se veulent rassurantes. Les données disponibles, notamment en provenance du Royaume-Uni, indiquent que la vaccination reste efficace pour prévenir les formes graves. Autrement dit, même si le virus circule davantage, les personnes vaccinées conservent une protection significative contre les complications les plus sérieuses.
Sur le plan médical, la détection du sous-clade K ne modifie pas les protocoles de soins. La prise en charge des patients reste identique, avec une attention particulière portée aux personnes les plus fragiles, notamment celles souffrant de comorbidités ou appartenant aux classes d’âge les plus à risque. Les professionnels de santé rappellent l’importance de consulter en cas de symptômes sévères ou persistants.






