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Gens du voyage : Bruno Retailleau envoie une circulaire aux préfets contre les «occupations illicites»

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Face à la recrudescence des installations illégales de terrains par des groupes itinérants durant l’été, le ministère de l’Intérieur entend réaffirmer l’autorité de l’État. Une circulaire vient d’être adressée aux préfets afin de conjuguer prévention, médiation et fermeté face à ce phénomène souvent conflictuel.

Le gouvernement a décidé d’anticiper les tensions récurrentes liées aux installations illicites de terrains par les gens du voyage, notamment pendant la période estivale. Lundi soir, une circulaire a été signée par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et François-Noël Buffet, son ministre délégué, pour rappeler aux préfets leur rôle stratégique. L’objectif est clair : prévenir les occupations illégales tout en encadrant les mouvements de ces populations.

Un des piliers de cette démarche est la désignation d’un « médiateur départemental », chargé de nouer le dialogue avec les communautés avant que des tensions ne dégénèrent. L’État mise ainsi sur une approche duale : l’apaisement par la médiation… et la fermeté si nécessaire.

Une politique impulsée par un groupe de travail parlementaire

Cette circulaire s’inscrit dans la continuité des travaux lancés mi-mars par un groupe parlementaire composé de seize élus, réunis sous la houlette du préfet Philip Alloncle. Leur mission : identifier des solutions durables face à ce qu’ils qualifient de « très nombreuses » installations illégales sur tout le territoire.

Selon M. Alloncle, le groupe de travail a notamment cherché à « optimiser l’offre d’accueil » destinée aux gens du voyage, tout en renforçant les moyens de réponse de l’État face aux occupations illégales. Il s’agit donc de conjuguer renforcement de l’offre et des obligations, et amélioration de la réponse administrative et judiciaire.

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Quatre axes d’action ciblés

La feuille de route repose sur quatre grandes orientations. D’abord, améliorer l’efficacité des sanctions, en particulier judiciaires, pour éviter les situations de blocage prolongées. Ensuite, élargir les pouvoirs d’intervention des préfets, notamment en matière d’évacuation de terrains occupés illégalement.

Le troisième axe porte sur la « responsabilisation » des occupants des aires d’accueil, pour éviter les dégradations ou occupations abusives. Enfin, le gouvernement veut inciter les collectivités territoriales à mieux remplir leurs obligations, notamment les communes de plus de 5 000 habitants, tenues de proposer des emplacements dans le cadre du schéma départemental d’accueil.

Une proposition de loi reprenant une partie de ces 22 recommandations est d’ailleurs en cours de rédaction, promettant de futurs débats parlementaires sur un sujet aussi technique que sensible.

Prévenir avant de réprimer

La circulaire appelle à une anticipation rigoureuse des déplacements. Les préfets doivent identifier dès maintenant les points sensibles, cartographier les flux habituels et repérer les manques de capacité sur les aires d’accueil existantes. L’objectif est d’éviter les improvisations en pleine saison estivale, période traditionnellement marquée par une hausse des installations spontanées.

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Le recours au « médiateur départemental » est présenté comme un levier de pacification. D’après le préfet Alloncle, « une médiation bien lancée réussit souvent à éviter les interventions musclées ». En cas de saturation, les préfets sont invités à prévoir des « terrains d’appoint », afin d’éviter que les groupes ne s’installent sans autorisation sur des terrains privés ou publics inadaptés.

La fermeté en dernier recours

Si la prévention échoue, la circulaire exhorte à une réaction ferme. Les préfets sont invités à « recourir systématiquement aux évacuations forcées », dès lors que les territoires concernés respectent leur propre schéma d’accueil. Cette fermeté, conditionnée au respect préalable des obligations locales, doit permettre d’éviter le sentiment d’impunité.

Mais le gouvernement insiste également sur la concertation : les associations représentatives des gens du voyage ont été consultées dans le cadre des travaux préparatoires. François-Noël Buffet a tenu à rappeler que la volonté n’est pas de stigmatiser, mais de rétablir un cadre clair et équitable.

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« Nous voulons que les installations soient anticipées et organisées », résume-t-il. Entre médiation proactive et réponse administrative ferme, l’exécutif tente un difficile équilibre, sur un dossier où les tensions locales, les contraintes juridiques et les impératifs sociaux se croisent avec complexité.

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