À l’approche des grandes échéances politiques, les lignes idéologiques se durcissent et les prises de position se font plus nettes.

À 58 ans, Valérie Pécresse entend peser dans le débat national. Forte de son expérience et de sa visibilité, la présidente de la région Île-de-France assume un discours offensif, notamment à l’égard du Rassemblement national.

Présidente de la région Île-de-France depuis 2015, Valérie Pécresse s’est imposée comme une figure centrale de la droite institutionnelle. Réputée pour sa rigueur et sa détermination, elle revendique une méthode de gestion exigeante, parfois critiquée, mais qu’elle estime indispensable à l’efficacité publique. Ces derniers jours, entre la présentation du budget régional et ses interventions médiatiques, notamment sur TF1, elle a réaffirmé sa volonté de ne pas cantonner son action au seul cadre régional.

Une droite qu’elle veut autonome et fidèle à ses valeurs

Valérie Pécresse considère que la droite républicaine traverse une phase délicate, mais refuse toute logique de renoncement. À ses yeux, ce courant politique dispose d’une histoire et d’une responsabilité nationale qui excluent toute alliance avec le Rassemblement national. Une telle stratégie reviendrait, selon elle, à perdre toute crédibilité et à se placer sous la tutelle morale d’un projet incompatible avec ses valeurs fondamentales.

La responsable politique met dos à dos le Rassemblement national et La France insoumise. Elle estime que ces deux formations prospèrent sur la fracture et la radicalité, sans offrir de solutions durables aux défis économiques et institutionnels du pays. Dans son analyse, leurs propositions alimentent l’instabilité et fragilisent la cohésion nationale, là où la France aurait besoin de clarté et de constance.

Un programme économique jugé trompeur

Valérie Pécresse critique particulièrement le discours économique du RN, qu’elle juge incohérent. Elle souligne que plusieurs de ses orientations s’inspirent de mesures traditionnellement portées par l’extrême gauche, tout en se parant d’un vernis souverainiste. À cela s’ajoutent, selon elle, des positions fluctuantes sur l’Europe, incompatibles avec la nécessité d’une ligne stratégique lisible pour les partenaires internationaux.

Lors d’une récente intervention radiophonique, Valérie Pécresse n’a pas épargné le président du RN. Elle a mis en cause son positionnement international, pointant une fascination assumée pour Donald Trump. Selon elle, cette référence révèle une contradiction majeure dans le discours souverainiste du parti, qui prétend défendre l’indépendance nationale tout en s’inspirant de figures étrangères controversées.

Une proximité internationale jugée problématique

Elle rappelle que Jordan Bardella a exprimé une forme d’adhésion globale à la politique de Donald Trump lors d’interviews récentes. Une position qu’elle juge politiquement risquée, tant l’ancien président américain reste largement impopulaire en France. Pour Valérie Pécresse, cette orientation fragilise la tentative de normalisation du RN et entre en contradiction avec son discours de respectabilité.

La présidente de région dénonce également ce qu’elle perçoit comme une complaisance du RN à l’égard de la Russie. Elle rappelle le refus du parti de soutenir une aide humanitaire à l’Ukraine, un vote qui, selon elle, a suscité l’incompréhension jusque chez les responsables ukrainiens présents lors des débats. À ses yeux, cette posture alimente le soupçon d’une dépendance idéologique à des influences étrangères.