Alors que la France s’enflamme autour du dossier explosif des retraites, l’ancien président François Hollande sort de sa réserve.

Six ans après son départ de l’Élysée, il livre un témoignage sans détour sur sa propre situation financière, loin des clichés sur les privilèges des anciens chefs d’État.

François Hollande affirme ne percevoir aucun traitement lié à sa fonction passée de président de la République. À 68 ans, l’ex-chef de l’État a choisi de ne pas siéger au Conseil constitutionnel, ce qui le prive d’un salaire auquel il aurait pourtant légalement droit. « Je n’ai aucun salaire d’ancien président », insiste-t-il lors d’une interview accordée à Apolline de Malherbe sur BFMTV, le 6 février. En revanche, il bénéficie d’une pension liée à ses fonctions antérieures : environ 4 000 euros en tant qu’ancien magistrat à la Cour des comptes, auxquels s’ajoutent les revenus d’une retraite parlementaire pour ses années passées à l’Assemblée nationale.

Un montant qui suscite débat

Avec un total de 11 000 à 12 000 euros mensuels, les revenus de retraite de François Hollande font grincer des dents sur les réseaux sociaux. À l’heure où des millions de Français craignent une baisse de leur pouvoir d’achat au moment de la retraite, le montant perçu par l’ancien président a de quoi choquer. Si Hollande assume en toute transparence ses choix et ses revenus, il n’ignore pas que ces chiffres alimentent les critiques sur les inégalités du système actuel. Il précise cependant qu’il a toujours refusé les avantages protocolaires liés à sa fonction passée, notamment en renonçant aux bureaux, chauffeurs ou collaborateurs pris en charge par l’État.

Un retraité comme un autre ? Pas tout à fait

Malgré ses déclarations de simplicité, François Hollande reste une figure d’influence dans la sphère politique. S’il s’est retiré de la vie institutionnelle, il continue de faire entendre sa voix lors d’événements publics ou dans les médias, et publie régulièrement des ouvrages. Son couple avec l’actrice et réalisatrice Julie Gayet, qu’il a épousée en 2022, alimente également la curiosité du grand public, contribuant à maintenir son nom dans l’actualité. Il n’est donc pas un retraité ordinaire, mais plutôt un ancien président discret, assumé, et désormais installé dans une forme de deuxième vie médiatique plus apaisée.

Une parole résonnante dans un contexte explosif

Le timing de cette mise au point n’est pas anodin, alors que le débat sur la réforme des retraites agite la société française. En exposant sa situation personnelle, François Hollande semble vouloir illustrer une forme de cohérence entre ses convictions passées et son mode de vie actuel. Rappelons qu’il fut lui-même à l’origine de plusieurs ajustements sur les retraites durant son quinquennat. En se présentant aujourd’hui comme un homme sans privilèges cachés, il tente sans doute de se démarquer des figures politiques accusées de vivre aux frais de la République.

Une transparence rare dans les hautes sphères

Dans un pays où les rémunérations des anciens dirigeants restent souvent opaques, la franchise de François Hollande interpelle. Il dévoile non seulement les montants, mais aussi l’origine précise de chacun de ses revenus, mettant en avant une gestion « raisonnée » de son après-présidence. S’il ne prétend pas vivre comme un citoyen lambda, il revendique une certaine éthique personnelle, fidèle à son image d’homme politique sobre et mesuré. Une posture qui contraste avec les soupçons de favoritisme ou de confort exagéré souvent associés à ses prédécesseurs.