François Bayrou : un ami du Premier ministre balance sur son épouse, “Il n’en parle pas”
Discret mais déterminé, François Bayrou a franchi un cap majeur en accédant à Matignon fin 2025. Mais depuis sa nomination comme Premier ministre, les vents contraires ne cessent de souffler. Entre controverses politiques, souvenirs embarrassants du passé et silence familial pesant, l’ancien professeur devenu figure de proue macroniste marche sur un fil.
François Bayrou n’est pas un novice de la République. Ministre de l’Éducation dans les années 90, agrégé de lettres classiques, ancien maire de Pau, il a incarné longtemps l’image du centriste obstiné, tiraillé entre fidélité à ses convictions et quête de responsabilité nationale. Nommé Premier ministre par Emmanuel Macron fin 2025, il succède à Michel Barnier à un moment charnière du second quinquennat présidentiel, censé réconcilier réforme, autorité et équilibre.
Son parcours, enraciné dans le Béarn et la culture catholique, en fait un homme de tradition, mais aussi de rupture. Ce natif de Bordères est à la fois profondément marqué par son éducation rurale et animé d’une ambition assumée. De conseiller général à député européen, de candidat malheureux à la présidentielle à figure incontournable du Modem, Bayrou a su construire un capital politique impressionnant, patiemment consolidé pendant près de quatre décennies.
Mayotte : un premier faux pas qui laisse des traces
À peine nommé, François Bayrou doit faire face à une crise humanitaire d’envergure. Un cyclone frappe Mayotte et ravage une partie de l’île. Mais le chef du gouvernement tarde à se rendre sur place, provoquant l’indignation des élus locaux et de la population. Son silence initial et son arrivée tardive renforcent une image d’indifférence distante, que ses adversaires n’ont pas manqué d’exploiter.
La polémique se mue en scandale d’État, et soulève des interrogations sur la capacité de Bayrou à faire face à l’urgence. Le Premier ministre tente de reprendre la main avec des promesses de reconstruction accélérée, mais le mal est fait : la confiance est ébranlée, la presse s’emballe.
L’affaire Bétharram : les ombres du passé ressurgissent
Puis vient un second choc, bien plus intime et délétère : l’affaire Bétharram. Ce scandale, lié à un établissement catholique du Béarn, éclate alors que François Bayrou était ministre de l’Éducation dans les années 90. Des témoignages d’anciens enseignants évoquent des violences physiques et sexuelles infligées aux élèves, dans un climat d’omerta. L’une d’entre eux, Françoise Gullung, met en cause Elisabeth “Babeth” Bayrou, l’épouse du Premier ministre, pour avoir ignoré un cas de maltraitance.
François Bayrou se défend : “Je n’ai jamais été informé de telles violences.” Mais l’opinion publique doute, les langues se délient, les réseaux s’agitent. D’autant que la presse rappelle que l’affaire aurait pu émerger plus tôt si les autorités de l’époque n’avaient pas regardé ailleurs.
Une épouse dans l’ombre, mais au cœur du tumulte
Babeth Bayrou, épouse discrète et pilier de l’ombre depuis 50 ans, est brusquement projetée dans la lumière. Mère de six enfants, elle est décrite par un proche comme “intelligente, fine, et farouchement opposée à toute exposition médiatique”. Mais les révélations autour de Bétharram la placent involontairement au centre d’une affaire sensible, dans laquelle sa parole – ou son silence – pourrait peser.
Le couple Bayrou, uni depuis 1971, voit ainsi sa sphère intime menacée par des blessures du passé. Entre respectabilité bourgeoise et soupçons d’inaction, le fossé se creuse entre l’image publique du Premier ministre et la réalité complexe de ses années de jeunesse politique.
Une ligne politique clivante
Enfin, François Bayrou a récemment suscité l’indignation en proposant la suppression de deux jours fériés : le lundi de Pâques et le 8 mai. Une déclaration choc, justifiée au nom de la relance économique et de la compétitivité, mais qui passe mal dans un pays attaché à ses repères symboliques.