François Bayrou : battu à Matignon mais déjà tourné vers 2027 ?
Au lendemain d’une mobilisation nationale massive, l’intersyndicale a posé un ultimatum au gouvernement. Entre les chiffres divergents de participation, les tensions avec les forces de l’ordre et les attentes des salariés, Sébastien Lecornu se retrouve sous pression, sommé de présenter des propositions concrètes d’ici le 24 septembre.
Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 500 000 manifestants ont défilé le 18 septembre dans toute la France, alors que les syndicats revendiquent un million de participants. Dans plusieurs villes, la journée s’est déroulée sans heurts majeurs, mais 309 interpellations ont été effectuées, dont 134 gardes à vue. Le secrétaire général du ministère, Hugues Moutouh, a dénoncé sur CNews « une fascination historique d’une partie de l’extrême gauche pour la violence », tout en remerciant les forces de l’ordre pour leur mobilisation.
L’intersyndicale lance un ultimatum
Réunis au siège de la CGT à Montreuil, les huit principales organisations syndicales se félicitent d’une « démonstration de colère et de détermination ». Elles réclament notamment l’abandon du projet de budget actuel, le retrait du doublement des franchises médicales, la désindexation des pensions et la réforme de l’assurance-chômage, ainsi que l’abandon du report de l’âge de la retraite à 64 ans.
Elles laissent jusqu’au 24 septembre au Premier ministre pour répondre à leurs revendications. Faute d’avancées, elles promettent une nouvelle vague de grèves et de manifestations. « La balle est dans le camp du Premier ministre », résume leur communiqué commun.
Lecornu promet de poursuivre le dialogue
Le chef du gouvernement condamne fermement les dégradations et violences constatées tout en affirmant sa volonté de dialoguer. Sébastien Lecornu a annoncé qu’il recevrait à nouveau les syndicats « dans les prochains jours » pour tenter de désamorcer la crise. Parallèlement, il poursuit sa mission « État efficace », qui prévoit la suppression de plusieurs délégations interministérielles et une simplification administrative, signe qu’il cherche des marges d’économies budgétaires.
Une séquence politique sous tension
Cette mobilisation survient alors que le gouvernement est affaibli par la récente chute de François Bayrou et une opinion publique lassée des réformes sociales. L’ampleur du mouvement rappelle les grandes journées de 2023 contre la réforme des retraites et pourrait préfigurer un automne social agité. Dans ce contexte, même au sein de la majorité, certains élus appellent à entendre « les revendications » pour éviter une crise plus profonde.
Une semaine décisive pour le gouvernement
Avec cinq jours de répit avant l’ultimatum, Sébastien Lecornu joue une partie délicate. Un compromis pourrait apaiser les tensions, mais un refus ou des propositions jugées insuffisantes risqueraient de rallumer la contestation. Les prochains jours, marqués par de nouvelles consultations à Matignon, seront déterminants pour savoir si la rue reprend le dessus sur le dialogue social.








