Léa Salamé n’était pas censée revenir à l’antenne avant le 3 novembre. Pourtant, ce 30 octobre 2025, la journaliste a fait une apparition surprise au 20 heures de France 2 pour un face-à-face annoncé comme explosif : une interview de Jordan Bardella, venu présenter son nouvel ouvrage.

Dès les premières minutes, l’échange s’est révélé tendu, électrique, et particulièrement scruté. Léa Salamé a écourté ses congés pour mener cet entretien, signe de l’importance médiatique de la séquence. Jordan Bardella était invité pour défendre Ce que veulent les Français, un livre présenté comme le fruit d’un tour de France au contact de dix citoyens. Un positionnement que la journaliste a immédiatement interrogé, questionnant la sincérité et la cohérence du discours du président du RN. Le ton s’est durci d’emblée, révélant un échange sous haute tension.

Léa Salamé attaque sur la fiscalité

La confrontation s’est cristallisée autour du programme économique du RN. La journaliste a pointé du doigt plusieurs contradictions, rappelant que l’ouvrage insiste sur le ras-le-bol fiscal tout en défendant de nouvelles taxes. Elle cite, entre autres, la taxation des superdividendes ou le vote des députés RN en faveur d’une taxe sur les multinationales.
Face à cette charge frontale, Jordan Bardella a répliqué sèchement : « Je m’inscris en faux avec votre question, madame Salamé. » Le dirigeant d’extrême droite accuse alors son interlocutrice de caricaturer sa position et de tordre les faits.

Bardella tente de recadrer l’échange

Rapidement, l’entretien prend des allures de bras de fer. Quand Léa Salamé insiste : « Vous baissez les impôts ou vous en créez ? », Bardella répond par un discours plus offensif :
Il accuse le système fiscal français de pénaliser les entreprises nationales, pointant du doigt les multinationales qui déplacent leurs bénéfices à l’étranger. Il cherche alors à déplacer le débat, parlant directement aux téléspectateurs, tentant d’incarner « la voix de la France du travail ».

Une joute verbale aux rythmes saccadés

Léa Salamé, fidèle à son style incisif, relance, coupe, recentre, citant le livre avec précision. Bardella, lui, cherche à imposer son récit, évoquant tour à tour fraude sociale, fraude fiscale, classes moyennes et injustices structurelles.
Par moments, l’exaspération affleure. Le président du RN critique « le système médiatique », qu’il accuse de s’ériger en juge permanent. Une accusation classique dans son registre de communication, mais qui ajoute encore à la tension du moment.

Un échange très commenté sur les réseaux

Comme souvent avec les interviews politiques de Salamé, la séquence divise profondément. Certains saluent la rigueur et la ténacité de la journaliste ; d’autres dénoncent une attitude jugée trop agressive ou condescendante.
De son côté, Jordan Bardella apparaît tantôt combatif, tantôt crispé, cherchant constamment à donner le sentiment de maîtriser l’échange malgré les questions serrées.

Une opération politique à double tranchant pour Bardella

Pour le patron du RN, cette interview s’inscrivait dans la stratégie de promotion de son ouvrage, mais aussi dans son positionnement de leader incontournable en vue de 2027. Le livre se veut une démonstration d’écoute des Français ; l’interview, elle, a révélé les failles d’un discours qui peine parfois à concilier popularité et crédibilité économique.
S’il espérait une vitrine, il a trouvé une épreuve de force, obligatoirement exposée, commentée et amplifiée par la puissance du JT de France 2.