Excréments, nuits à même le sol… Une soignante d’un Ehpad de Saint-Cannat dénonce des maltraitances
À Saint-Cannat, une aide-soignante brise le silence sur les conditions dégradantes au sein d’un Ehpad. Photos à l’appui, elle accuse l’établissement Les Colibris de maltraitance envers les résidents, imputant ces dérives à un sous-effectif chronique et à des moyens insuffisants. Une mobilisation est prévue pour dénoncer ces pratiques jugées inacceptables.
Selon la lanceuse d’alerte, plusieurs clichés montrent des résidents livrés à eux-mêmes, parfois allongés sur le sol ou laissés dans des situations indignes, comme endormis à côté de leurs excréments. Ces images, prises par des soignants, soulignent un dysfonctionnement grave et alimentent un débat déjà vif sur la qualité des soins prodigués aux personnes âgées dépendantes.
Un sous-effectif dénoncé par le personnel
La soignante accuse la direction de ne pas fournir assez de moyens humains et matériels. Elle parle d’une « maltraitance administrative » à l’égard d’un personnel épuisé, incapable de répondre correctement aux besoins des résidents. « C’est un métier que je fais avec le cœur et la passion. Aujourd’hui, j’en suis dégoûtée », confie-t-elle à BFM Marseille Provence, en ajoutant qu’elle se sent ignorée par sa hiérarchie.
La direction reconnaît les inquiétudes
Sollicitée par les médias, la direction de l’Ehpad Les Colibris admet la gravité de la situation, affirmant regretter la diffusion de ces photos. Elle assure avoir réuni un Conseil de vie sociale la semaine précédente pour discuter des problèmes de personnel et tente de rassurer les familles en promettant un accompagnement de qualité. Un directeur d’appui, initialement présent à mi-temps, a été affecté à temps plein pour faire face à l’urgence.
Une mobilisation pour alerter l’opinion publique
Avec d’autres collègues, la soignante prévoit de participer à un débrayage symbolique ce jeudi 18 septembre, entre 12 h et 14 h, afin d’exiger des renforts en personnel, une meilleure organisation administrative et une rénovation des locaux vétustes. Elle craint que le cas de Saint-Cannat ne soit pas isolé et reflète une crise plus large au sein des Ehpad français.
Un malaise qui dépasse Saint-Cannat
Cette affaire ravive un débat national sur le traitement des personnes âgées dans les établissements spécialisés. Les soignants dénoncent une pression croissante, des effectifs insuffisants et une perte de sens de leur métier, tandis que les familles attendent des engagements concrets pour garantir la dignité de leurs proches. À Saint-Cannat, la mobilisation entend marquer un tournant et rappeler que le respect des résidents doit rester une priorité.