« Est-ce que j’en ai envie ? Oui » : Gérald Darmanin a pour « projet » d’être candidat à l’élection présidentielle 2027
Alors que l’échéance de 2027 commence à faire frémir les ambitions, Gérald Darmanin sort du bois. Le ministre de la Justice confie dans une rencontre avec des lecteurs de La Voix du Nord qu’il nourrit l’envie de briguer l’Élysée. Mais il se dit aussi prêt à s’effacer si un autre est mieux placé.
Dans un entretien à cœur ouvert, Gérald Darmanin reconnaît nourrir une véritable aspiration à se présenter à la présidentielle de 2027. Toutefois, il insiste sur une démarche qu’il veut responsable, guidée par la cohésion de son camp politique : « Est-ce que j’en ai envie ? Oui. Est-ce que j’ai le projet ? J’y travaille. » Mais aussitôt, il tempère : « Si quelqu’un est mieux placé que moi pour gouverner, je le soutiendrai. » Ce double discours, à la fois volontaire et mesuré, marque une volonté de s’inscrire dans une dynamique collective plus que dans une course solitaire.
L’appel à l’unité du « bloc central »
Le garde des Sceaux appelle clairement à une candidature unique du centre et de la droite modérée, insistant sur l’importance de l’union entre les forces d’Emmanuel Macron, de Renaissance, et de certains Républicains. À ses yeux, le morcellement du centre compromettrait toute chance de victoire : « Notre responsabilité est d’avoir un candidat ou une candidate », martèle-t-il. Dans un paysage politique où les figures se multiplient, il plaide pour une stratégie claire face aux extrêmes.
Des rivaux déjà en lice : Philippe, Attal, Retailleau…
La route vers l’Élysée est loin d’être dégagée. Édouard Philippe, ancien Premier ministre et chef du parti Horizons, s’est déjà déclaré candidat. Gabriel Attal, actuel Premier ministre, suscite également des spéculations, tout comme Bruno Retailleau chez les Républicains. Darmanin, lui, joue la carte du loyalisme tout en se démarquant, affirmant son attachement à Renaissance tout en restant proche de Philippe. Cette position hybride pourrait devenir un atout ou un handicap selon l’évolution des rapports de force.
Une critique cinglante du gouvernement actuel
Sans détour, Gérald Darmanin s’attaque à ce qu’il considère comme le défaut principal du pouvoir actuel : l’incapacité à susciter l’adhésion populaire. « Il y a une musique d’ascenseur », déplore-t-il, évoquant une parole politique fade, déconnectée des réalités du terrain. À l’inverse, il appelle de ses vœux un discours fort, émotionnel, fédérateur : « Il faut une symphonie, un tube qui prend au cœur des Français. » Et de citer en exemple le fameux slogan de Nicolas Sarkozy : « Travailler plus pour gagner plus ».
Une campagne qui s’esquisse en filigrane
Si rien n’est officiellement lancé, le discours de Darmanin ressemble déjà à une entrée en campagne. Entre critique des faiblesses actuelles, projection d’un message mobilisateur et positionnement stratégique entre les principales forces centristes, le ministre esquisse les contours d’une future candidature. Reste à voir si cette volonté se concrétisera ou s’il endossera, comme il le dit lui-même, un rôle de soutien. Une chose est sûre : l’ancien maire de Tourcoing ne compte pas rester dans l’ombre.