Sur le plateau de BFM Politique ce dimanche 28 avril, les échanges ont été particulièrement tendus entre Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, et Benjamin Duhamel, journaliste de BFMTV.

Le sujet brûlant de l’affaire Kendji Girac, et plus précisément les récents commentaires du procureur de la République lors de sa conférence de presse, ont été au cœur du débat. Benjamin Duhamel a interrogé Éric Dupond-Moretti sur la pertinence et la portée des déclarations du procureur, qui avaient révélé des détails personnels sur les circonstances entourant la tentative de suicide de Kendji Girac.

Ces révélations ont suscité une vive réaction de la part des managers du chanteur, ce qui a amené le journaliste à questionner si le procureur avait outrepassé ses prérogatives. Dupond-Moretti a fermement défendu les droits et devoirs du procureur en vertu du code de procédure pénale, soulignant que celui-ci était en droit de communiquer sur l’affaire.

« Monsieur Duhamel, le procureur, c’est les articles 11 et suivants du code de procédure pénale et il peut communiquer. Il n’appartient pas au garde des Sceaux d’intervenir pour dire : ‘Monsieur le procureur, c’est trop ou c’est trop peu,' » a précisé le ministre.

Le journaliste, insatisfait de cette réponse, a relancé en évoquant l’émotion suscitée par la conférence, questionnant la nécessité de divulguer autant de détails. Cette insistance a visiblement agacé Dupond-Moretti qui a critiqué le journaliste pour ne pas tenir compte de ses réponses. « Ce qui est terrible avec vous, c’est que vous posez les questions, mais vous n’entendez pas les réponses, » a rétorqué Dupond-Moretti.

La conclusion abrupte de Duhamel, « Donc il n’en a pas trop dit ! », a exacerbé la tension, poussant le ministre à exprimer son irritation avant que le journaliste ne passe à un autre sujet, laissant l’atmosphère sur le plateau palpablement glaciale.

Cette interaction marque une autre confrontation notable pour Benjamin Duhamel, qui a déjà une réputation de journaliste n’hésitant pas à pousser ses invités dans leurs retranchements, rappelant une interview précédente avec Sébastien Cauet où les méthodes du journaliste avaient été mises en question. La tenacité de Duhamel, probablement héritée de sa mère, l’éditorialiste Nathalie Saint-Cricq, continue de faire de lui une figure marquante du journalisme politique français.