15 49.0138 8.38624 1 1 10000 1 https://fr.housetherapie.com 300
Publicité:
Publicité:

En sciant les barreaux de leur cellule et à l’aide de draps, deux détenus s’évadent de la prison de Dijon

Publicité:

Une double évasion dans la nuit à la prison de Dijon a mis en lumière de graves carences structurelles et relancé un débat explosif : celui de la vétusté des établissements pénitentiaires français et de la surpopulation qui les accable.

Entre failles sécuritaires, tensions syndicales et critiques politiques, cette affaire dépasse largement le simple fait divers. L’alerte est donnée jeudi à 7 heures, lors du contrôle des effectifs dans le quartier sécuritaire de la maison d’arrêt. Deux détenus manquent à l’appel. Ils auraient scié les barreaux de leur cellule avant de se laisser glisser le long d’une corde de draps, une méthode aussi rudimentaire qu’efficace, qui interroge immédiatement sur les conditions matérielles de l’établissement. Le procureur de Dijon confirme dans la foulée l’ouverture d’une enquête pour « évasions en bande organisée », confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée.

Deux profils très différents, mais un même point de fuite

Les fugitifs ne sont pas incarcérés pour les mêmes raisons. Le premier, âgé de 19 ans, est mis en examen pour « tentative d’assassinat » et « association de malfaiteurs ». Le second, 32 ans, est écroué pour « violences habituelles aggravées » sur sa conjointe. Tous deux étaient pourtant placés à l’isolement, un régime supposé limiter drastiquement les contacts et donc les possibilités d’organisation, ce qui renforce encore les interrogations sur la faille ayant permis cette évasion.

Publicité:

Une prison saturée, vétuste, et au cœur d’un plan d’urgence

La maison d’arrêt de Dijon n’en est pas à sa première alerte. Érigée depuis longtemps comme symbole du manque d’investissements, elle affiche un taux d’occupation de 173 %, soit 311 détenus pour seulement 180 places. Cette surpopulation chronique fragilise la sécurité, multiplie les tensions et complique la surveillance, rappellent régulièrement les syndicats pénitentiaires. L’établissement figure d’ailleurs parmi les six prisons sélectionnées pour le plan « zéro portable » annoncé par Gérald Darmanin, doté de six millions d’euros — une enveloppe jugée insuffisante au regard des besoins.

Un contexte national explosif et des syndicats vent debout

Cette évasion intervient seulement quelques jours après une autre fuite spectaculaire, celle d’un détenu de Rennes-Vézin lors d’une sortie au planétarium. De quoi déclencher la colère des syndicats. Trois organisations de directeurs d’établissement ont dénoncé un « mépris » de la part du ministre de la Justice. Ils reprochent à Gérald Darmanin de privilégier les quartiers ultrasécurisés dédiés au grand banditisme, au détriment d’un parc pénitentiaire épuisé et massivement sous-doté, laissant les équipes « agoniser » faute de moyens humains et matériels.

Une surcharge carcérale devenue structurelle en France

Les chiffres confirment une tendance inquiétante. Au 1ᵉʳ octobre 2025, 84 862 personnes étaient incarcérées pour seulement 62 501 places réellement disponibles, soit une densité carcérale de 135,8 %. La France se classe désormais parmi les plus mauvais élèves d’Europe, derrière Chypre et la Slovénie. La surpopulation favorise les violences, complique les missions des surveillants et fragilise la sécurité globale, ouvrant la voie à des incidents majeurs comme celui de Dijon.

Publicité:

Publicité:

Merci pour le partage!