Emmanuel Macron « gouverné par son ego » ? Jordan Bardella balance fort
Encore inconnu du grand public il y a une décennie, Jordan Bardella s’est imposé comme une figure incontournable de la politique française.
À moins de trente ans, il est devenu président du Rassemblement National, affichant une trajectoire fulgurante marquée par l’ambition, la fidélité à Marine Le Pen et une critique frontale d’Emmanuel Macron.
Jordan Bardella incarne une nouvelle génération de leaders politiques, dont le parcours tranche avec les itinéraires classiques des élites. En 2012, alors à peine âgé de 17 ans, il adhère au Front National. Trois ans plus tard, il obtient un mandat de conseiller régional d’Île-de-France, avant de décrocher un siège au Parlement européen à seulement 23 ans. Cette montée en puissance, rapide et méthodique, révèle une ambition assumée et une vision politique structurée, nourrie par une passion de longue date pour les enjeux nationaux.
Une loyauté indéfectible envers Marine Le Pen
Dans ses prises de parole publiques comme dans les coulisses, Bardella affiche un attachement sincère à Marine Le Pen, qui lui a ouvert les portes du parti et confié des responsabilités clés. « Je sais ce que je lui dois », déclarait-il sur Europe 1, soulignant avoir toujours accompli ses missions « avec rigueur et honnêteté ». Pour lui, la loyauté n’est pas une posture mais une ligne de conduite politique. Cette fidélité est d’ailleurs réciproque : Marine Le Pen elle-même, dans une interview accordée au Monde, n’a pas tari d’éloges à son égard, le qualifiant de « surdoué de la politique », doté d’« intelligence, de foi et de performance ».
L’auteur d’un manifeste critique envers Emmanuel Macron
En novembre 2024, Jordan Bardella a choisi d’élargir son influence en publiant son premier livre, Ce que je cherche. À travers cet essai personnel et politique, il revient sur son parcours, ses origines, et surtout son attachement profond à la France. L’ouvrage ne se limite pas à un récit autobiographique : il sert aussi de tribune pour dénoncer la gouvernance d’Emmanuel Macron, qu’il accuse d’être mû par « son ego ». Selon Bardella, l’actuel président est déconnecté des réalités quotidiennes des Français, enfermé dans « la solitude de son palais », éloigné des préoccupations du peuple qu’il prétend représenter.
Des attaques frontales qui marquent une stratégie offensive
Dans ses écrits comme dans ses discours, Jordan Bardella ne ménage pas ses critiques à l’encontre d’Emmanuel Macron. Il l’accuse notamment d’avoir fait preuve, dès le début de son quinquennat, d’« un mépris blessant » à travers des « petites phrases » dédaigneuses. Pour le président du RN, le chef de l’État n’a tout simplement pas d’intérêt réel pour le pays, préférant les salons dorés aux « petites gens ». Ces attaques, loin d’être isolées, s’inscrivent dans une stratégie plus large de discrédit du macronisme, au profit d’une alternative incarnée par le tandem Bardella-Le Pen.
Un tandem qui ne cache plus ses ambitions
Marine Le Pen et Jordan Bardella forment un binôme soudé, aux objectifs clairement affichés. Pour la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron est désormais « définitivement déconsidéré » par le peuple français. Ce constat, partagé par Bardella, alimente leur ambition commune : conquérir l’Élysée en 2027. Avec un électorat de plus en plus réceptif à leurs propositions, les deux figures du Rassemblement National poursuivent leur progression, déterminés à bousculer l’ordre établi et à s’imposer comme les représentants d’une « France oubliée » qu’ils prétendent incarner.