La disparition d’Évelyne Leclercq a réveillé une émotion profonde chez plusieurs générations de téléspectateurs. Derrière la speakerine emblématique et l’animatrice populaire se dessinait aussi le portrait d’une femme attachée à sa famille, à ses racines et à une vie plus discrète loin des projecteurs.

Décédée le mardi 30 décembre 2025 à l’âge de 74 ans, Évelyne Leclercq faisait partie de ces visages indissociables du quotidien des Français. D’abord speakerine, puis animatrice phare, elle a marqué durablement l’histoire de la télévision en accompagnant les déjeuners de millions de foyers. Sa notoriété explose véritablement avec Tournez Manège, émission culte diffusée sur TF1, où elle formait un trio devenu mythique avec Simone Garnier et Fabienne Égal. Pendant près de vingt ans, sa voix, son sourire et sa bienveillance ont rythmé les habitudes du public, créant un lien rare et durable.

Une carrière qui ne se limite pas à la télévision

Au fil des années, Évelyne Leclercq a cherché à élargir son horizon artistique. Dans les années 2000, elle se tourne davantage vers la comédie, sillonnant la France avec la pièce Le Canard à l’orange. Le cinéma lui ouvre également ses portes : elle tourne sous la direction de Patrice Leconte dans La Guerre des miss et partage l’affiche avec Catherine Deneuve dans Elle s’en va. Si sa présence à l’écran se fait plus discrète au cours de la dernière décennie, elle reste une figure respectée du milieu artistique.

Une reconnaissance tardive mais symbolique

Cette relative mise en retrait inspire d’ailleurs le monde du spectacle. En 2020, Bruno Druart et Patrick Angonin écrivent Les Trois Glorieuses, une satire mettant en scène trois anciennes stars de la télévision, incarnées notamment par Danièle Gilbert et Sophie Darel. Un clin d’œil appuyé à ces animatrices adulées hier, moins exposées aujourd’hui, mais toujours ancrées dans la mémoire collective.

Une femme profondément attachée à sa famille

Loin des studios, Évelyne Leclercq a trouvé son équilibre dans sa vie personnelle. Mère de Céline Olive, née en 1972 de son premier mariage avec l’animateur radio Jacques Olive, elle fonde ensuite une nouvelle famille avec Richard Rocard, qu’elle épouse en 1983. Entrepreneur spécialisé dans la restauration, ce dernier ouvre avec elle le Rivoli Park Tavern, un établissement parisien situé rue de Rivoli, fréquenté par de nombreuses personnalités du paysage audiovisuel comme Thierry Ardisson ou Laurent Ruquier.

Céline Olive, une trajectoire loin des projecteurs

Fille unique de l’animatrice, Céline Olive grandit dans un univers médiatique sans pour autant s’y enfermer. Très jeune, elle partage un duo musical avec sa mère sur le titre Nous l’appellerons Marie, puis fait une brève apparition dans la sitcom Premiers Baisers. Elle choisit ensuite une voie radicalement différente, se consacrant à la petite enfance et développant, après vingt ans d’expérience, une « conciergerie des familles » destinée à accompagner les parents dans leur quotidien.

Trois petits-enfants, trois chemins

Évelyne Leclercq était également une grand-mère attentive et fière. Ses trois petits-enfants incarnent des parcours variés, à l’image d’une famille tournée vers l’avenir. L’aîné, Tom, travaille comme assistant tour manager pour une grande compagnie de croisières. Benjamin s’oriente vers la musique et se produit sous le pseudonyme Yung Benj. Quant à la benjamine, Ondine, âgée de 20 ans, elle poursuit ses études à l’Institut national d’enseignement supérieur pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.