Disparition de Renaud Revel à 71 ans : le journaliste, ancien chroniqueur de Cyril Hanouna pour TPMP, est décédé
Le journalisme français vient de perdre l’une de ses figures les plus affûtées.

Renaud Revel, plume acérée, observateur passionné du monde médiatique et ancien rédacteur en chef de L’Express, s’est éteint ce dimanche 2 novembre 2025, à Neuilly-sur-Seine. Il avait 71 ans. Après un long combat contre la maladie, l’homme de presse laisse derrière lui une œuvre dense, lucide et profondément ancrée dans son époque.
Renaud Revel appartenait à cette génération de journalistes pour qui le métier relevait à la fois du sacerdoce et du décryptage du pouvoir. Né avec la curiosité en bandoulière, il avait débuté à la fin des années 1980 dans les colonnes de L’Aurore et du Matin de Paris. Rapidement repéré pour sa rigueur et sa plume sans concession, il rejoint L’Express, où il grimpe les échelons jusqu’à devenir rédacteur en chef.
Dans les bureaux du célèbre hebdomadaire, il impose un ton, une méthode et une exigence, décortiquant les stratégies médiatiques et politiques avec un sens aigu du détail. Son regard sur la presse, à la fois critique et bienveillant, en faisait une référence pour plusieurs générations de journalistes.

Le “Monsieur Médias” du paysage audiovisuel
Mais Renaud Revel n’était pas seulement un homme de rédaction. Il a su conquérir les écrans et les ondes avec la même aisance qu’il maniait la plume. On le retrouvait sur Paris Première dans l’émission Pif Paf, où ses chroniques mordantes faisaient mouche. Sur Europe 1, il participait au Grand direct des médias, et sur C8, il échangeait avec Julien Courbet dans Ce n’est que de la télé.
Cyril Hanouna l’avait également accueilli dans Touche pas à mon poste, où il s’imposait comme un observateur sagace du monde médiatique, souvent plus fin que polémiste. Derrière son ton calme et mesuré, se cachait un esprit libre, exigeant, jamais dupe des artifices du petit écran.
Un auteur engagé dans la compréhension du pouvoir

Journaliste, mais aussi écrivain prolifique, Renaud Revel a consacré une grande partie de sa carrière à explorer les coulisses du pouvoir politique et médiatique. Ses livres — Les Cardinaux de l’Élysée, Les Amazones de la République ou encore ses biographies de Claude Chirac, Anne Sinclair et Johnny Hallyday — reflétaient une constante : la fascination pour les figures d’influence, leurs zones d’ombre et leur rapport à la lumière.
Son dernier ouvrage, Homo politicus, devait paraître en janvier 2026. Il y dressait une radiographie inédite de l’homosexualité dans la sphère politique, des années De Gaulle à l’ère Macron. Ce livre, désormais posthume, devait prolonger son travail de défricheur, de témoin des transformations sociales et morales de la République.
Renaud Revel avait également élargi son champ d’expression au documentaire. Passionné par la politique et les personnalités qui la façonnent, il avait coécrit et coréalisé Derniers jours à Matignon, consacré à Jean Castex en 2023. Il signait aussi Séguéla, une page de pub, un dialogue intergénérationnel entre le mythique publicitaire Jacques Séguéla et de jeunes créatifs. Dans chacune de ses entreprises, qu’il s’agisse d’une chronique, d’un livre ou d’un film, on retrouvait la même empreinte : celle d’un homme de presse habité par la vérité, le recul et la nuance.






