Deux œufs durs dans du plastique à 2,7 euros créent la polémique avant leur arrivée chez Carrefour
Lancé comme une innovation alimentaire destinée aux consommateurs pressés, un simple snack de deux œufs durs écalés a déclenché l’un des bad buzz les plus retentissants de ces derniers mois.

Entre accusations d’absurdité écologique, critiques sur le prix et retrait précipité de Carrefour, l’affaire « Coqotte » révèle les paradoxes de notre société de consommation. À l’origine, Redhouane Tebaïli, entrepreneur et ancien ingénieur, annonce fièrement sur LinkedIn le lancement de deux œufs durs déjà écalés, vendus 2,70 € dans un emballage plastique recyclé. Présenté comme un snack sain, naturel et pratique, le produit devait être commercialisé en exclusivité chez Carrefour.
Très vite, le ton change : les internautes dénoncent l’« aberration écologique » d’un aliment déjà protégé par sa coquille, et moquent l’inutilité d’un emballage jetable pour un produit que tout un chacun peut préparer en quelques minutes chez soi. L’ironie fuse : « Dommage que la nature n’ait jamais pensé à mettre un contenant biodégradable autour des œufs… »
Le bad buzz qui pousse Carrefour à faire marche arrière
Face au déferlement de critiques, le distributeur stoppe net l’expérience. Carrefour annule le deal, expliquant que ce test ne correspond finalement pas à ses engagements environnementaux. Le directeur RSE, Bertrand Swiderski, propose toutefois une alternative : des œufs non écalés, emballés en carton.
Un revers brutal pour le créateur, qui explique recevoir depuis des messages haineux. Malgré tout, le produit a finalement trouvé place dans quatre magasins, tenus secrets pour éviter le harcèlement des équipes locales.

Une polémique emblématique de la lutte contre le plastique
Le cœur des critiques vise l’emballage : même recyclé, le rPET reste un déchet plastique beaucoup moins vertueux que la coquille naturelle de l’œuf. Dans un monde où 460 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année — dont seulement 9 % recyclées — l’idée d’un snack inutilement emballé apparaît comme un symbole des dérives de l’agroalimentaire.
L’entrepreneur assure être « conscient » de l’impact écologique, mais le public estime que l’emballage finit souvent dans une poubelle publique, sans tri ni recyclage.
Un marché de niche pour consommateurs pressés
À l’origine, Redhouane Tebaïli souhaite proposer une alternative saine pour les actifs débordés, ceux qui n’ont même plus le temps de cuire deux œufs la veille. Il affirme avoir découvert ce concept en Italie et y avoir vu une opportunité.
Ce type de clientèle existe, reconnaissent certains : des consommateurs qui veulent manger vite et éviter les plats ultra-transformés. Mais pour beaucoup, cet empressement relève davantage de la flemme que du besoin réel.






