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Désaccords au gouvernement : Emmanuel Macron appelle chaque ministre à « s’occuper » de ses « affaires »

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Alors que les tensions au sein de la majorité refont surface autour du délicat sujet des énergies renouvelables, Emmanuel Macron rappelle à l’ordre ses ministres.

Une mise au point ferme, censée endiguer les divisions grandissantes et réaffirmer la ligne de l’exécutif, dans un climat politique fragilisé par les ambitions personnelles. C’est dans l’Aveyron, en déplacement officiel, qu’Emmanuel Macron a choisi d’adresser un message sans équivoque à son gouvernement. S’adressant à la presse, il a exhorté « chaque ministre à s’occuper des affaires pour lesquelles il est nommé », pointant du doigt une dérive verbale qu’il juge préjudiciable à la cohérence de l’action publique. Derrière cette sortie, une volonté claire : mettre fin aux discours dissonants au sein de l’exécutif, alors que les divisions internes deviennent de plus en plus audibles.

Le président a même ironisé sur la cacophonie ministérielle : « Si on se met à avoir des ministres qui s’occupent de tout, ça ne s’appelle plus un gouvernement. » Une pique directe adressée à ceux qui, comme Bruno Retailleau, président des Républicains et ministre de l’Intérieur, se sont exprimés publiquement sur des orientations énergétiques hors de leur champ ministériel.

La tribune choc sur le nucléaire qui a mis le feu aux poudres

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Tout est parti d’une tribune publiée dans Le Figaro le mercredi 2 juillet. Signée par Bruno Retailleau et deux autres figures de LR, le texte plaidait pour une priorité absolue donnée à l’énergie nucléaire, tout en rejetant les subventions aux éoliennes et aux panneaux solaires. Selon eux, les énergies renouvelables ne seraient qu’une « intermittence coûteuse », sans réelle valeur ajoutée dans le mix énergétique français.

Cette position a été immédiatement désapprouvée par l’Élysée. Emmanuel Macron a dénoncé une posture idéologique, appelant à sortir des « lubies » et à ne pas « caricaturer » un débat aussi stratégique. Pour le chef de l’État, il n’y a pas d’opposition à établir entre nucléaire et renouvelables : les deux doivent coexister dans une vision équilibrée et pragmatique de l’avenir énergétique du pays.

Une réponse ferme, mais un clivage persistant

Face à cette mise en garde présidentielle, Bruno Retailleau n’a pas reculé. Dans un message publié jeudi soir sur X (anciennement Twitter), il a réaffirmé ses convictions : « Ce que nous disons relève du bon sens. » Pour lui, le nucléaire demeure le socle d’une énergie décarbonée, pilotable et compétitive, et les énergies renouvelables ont désormais atteint une maturité telle qu’elles n’ont plus besoin de soutien financier public.

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Cette réponse, teintée de défi, souligne l’épineuse cohabitation entre l’exécutif et les ministres issus des Républicains, dont certains, comme Retailleau, n’ont jamais renoncé à leurs positions historiques. Elle met aussi en lumière les fractures latentes au sein de la coalition, entre la volonté d’unité voulue par l’Élysée et les positionnements politiques des uns et des autres.

Bayrou prône l’apaisement… tout en reconnaissant les tensions

Appelé à arbitrer, le Premier ministre François Bayrou s’est efforcé de calmer le jeu sans nier l’existence des tensions. Invité sur BFMTV, il a défendu le pluralisme au sein de son gouvernement, tout en appelant à davantage de retenue : « J’ai voulu un gouvernement de poids lourds, pas une classe enfantine. »

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S’il reconnaît que certains ministres agissent avec des ambitions personnelles ou en pensant à l’échéance présidentielle, Bayrou a réaffirmé que la ligne gouvernementale n’était pas négociable : « Il n’y a qu’une politique du gouvernement, c’est moi qui la définis, naturellement de manière collégiale. » Il a rappelé que sur le dossier des énergies renouvelables, l’arbitrage avait déjà eu lieu : il y aura bien du renouvelable, en plus du nucléaire.

Une majorité sous tension à l’aube des recompositions

Au-delà de l’aspect énergétique, cette séquence politique illustre une réalité plus profonde : les secousses internes d’une coalition composite, traversée par les lignes de fracture idéologiques. Alors que plusieurs membres du gouvernement regardent déjà vers 2027, les interventions publiques ressemblent de plus en plus à des démonstrations de positionnement.

Face à cela, Emmanuel Macron tente de réimposer l’autorité présidentielle, rappelant que la stabilité du gouvernement passe par une discipline collective. Une exigence difficile à faire respecter, dans un contexte où chacun veut peser sur la ligne politique… ou préparer sa propre trajectoire.

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