Elles étaient inséparables, toujours prêtes à s’engager pour leur village. Alice, Annie, Monique et Paulette, quatre amies âgées de 70 à 85 ans, ont trouvé la mort ce lundi 10 novembre en fin d’après-midi, dans un terrible accident de la route sur la départementale 985 entre Charolles et La Clayette (Saône-et-Loire).

Il est environ 17 heures lorsque le drame survient. La nuit tombe sur les collines du Charolais. Les quatre amies, à bord d’une voiture, rentrent probablement d’une activité associative ou d’une visite amicale. Sur cette portion sinueuse reliant Charolles à La Clayette, leur véhicule croise un 4×4 Toyota conduit par un homme de 56 ans. D’après les premiers éléments de l’enquête, le conducteur aurait perdu le contrôle dans un virage pour des raisons encore indéterminées, selon la procureure de la République de Mâcon, Anne-Lise Furstoss.

L’impact est d’une rare violence. À l’arrivée des secours, les quatre passagères, âgées de 72 à 86 ans, sont toutes décédées. Le conducteur du 4×4, blessé et en état de choc, a été transporté à l’hôpital pour y être entendu ultérieurement.

Quatre vies brisées, un village en deuil

À La Clayette, petite commune de 1 700 habitants, c’est la stupeur. Les victimes étaient connues et très investies dans la vie locale : bénévolat, associations culturelles, entraide entre voisins… Leur disparition laisse un vide immense. « C’étaient des femmes formidables, toujours prêtes à aider, à organiser une collecte ou à participer à un événement », témoigne une habitante bouleversée.

Le maire du village, profondément touché, a salué « des femmes dynamiques, dévouées et bienveillantes », avant d’annoncer qu’un hommage leur serait rendu prochainement. Dans les commerces et les cafés du centre-bourg, les discussions se font à voix basse : chacun garde en mémoire un sourire, un service rendu, un souvenir partagé.

Une enquête pour comprendre

Les gendarmes de Saône-et-Loire ont ouvert une enquête pour homicide involontaire. Les premières analyses techniques devront déterminer les causes exactes de la perte de contrôle : vitesse excessive, obstacle sur la chaussée, malaise, ou encore problème mécanique. La chaussée, rendue glissante par la tombée de la nuit et les conditions humides, pourrait également avoir joué un rôle.

Des autopsies et des analyses toxicologiques sont en cours, tandis que la voiture des victimes et le 4×4 impliqué ont été placés sous scellés pour expertise. Les enquêteurs s’attachent à reconstituer la chronologie précise du drame, minute par minute, pour comprendre comment une simple route de campagne a pu devenir le théâtre d’une telle tragédie.