Le 28 février 2025 a marqué un tournant majeur dans le monde de l’audiovisuel français. Sur décision du Conseil d’État, deux chaînes emblématiques, C8 et NRJ 12, ont été brutalement retirées des ondes.

Une disparition soudaine qui a bouleversé la grille télévisuelle… mais aussi ravivé les tensions entre anciens visages du petit écran.

Le couperet est tombé sans préavis : NRJ 12 et C8 ont été contraintes de cesser toute diffusion, emportant dans leur chute une série d’émissions populaires comme Touche pas à mon poste, Chez Jordan ou encore William à midi. Cette décision, dictée par le Conseil d’État, a déclenché un séisme médiatique. Mais fidèle à sa réputation de showman, Cyril Hanouna a refusé de quitter la scène sur la pointe des pieds. Pour son ultime émission, il a offert un final démesuré devant les locaux de M6, à Neuilly-sur-Seine.

Loin de se considérer vaincu, l’animateur prépare déjà son retour sur W9, avec une nouvelle émission et une équipe en partie reconstituée. Parmi les fidèles qui le suivent : Valérie Bénaïm et Gilles Verdez. Mais une absente notoire attire l’attention : Raquel Garrido, qui semble bien décidée à tourner la page.

Raquel Garrido trace un nouveau sillon médiatique

L’ancienne députée LFI-NUPES a tiré un trait net sur son passé avec l’univers Hanouna, refusant de suivre l’équipe vers W9. Après deux saisons sur Balance ton post !, où elle abordait les enjeux sociaux et politiques les plus brûlants, Raquel Garrido opère un virage inattendu. Désormais, elle joue la stratégie dans Les Traîtres sur M6, une émission où le bluff et la manipulation priment sur le verbe.

Ce dimanche 13 avril, c’est sur le plateau de C médiatique, sur France 5, qu’elle s’est exprimée avec gravité sur la fermeture de C8, évoquant les conséquences dramatiques pour les quelque 400 employés désormais réorientés vers France Travail. Elle y a démontré une posture plus posée, mais toujours tranchante, assumant son nouveau rôle médiatique avec un ton à la fois critique et réfléchi.

Un désaveu public envers Cyril Hanouna

Raquel Garrido ne s’est pas contentée d’exprimer sa tristesse face à la fermeture de C8 : elle en a clairement désigné le responsable. Selon elle, Cyril Hanouna a précipité la chute de la chaîne en se croyant intouchable. Dans C médiatique, elle n’a pas mâché ses mots : « Il n’y a pas de droit imprescriptible à être à la télévision. Il y a des chartes, il faut les respecter. […] Il a tué C8. »

Elle accuse l’animateur d’avoir mis en péril des émissions plus neutres et appréciées du public, comme celle de William Leymergie ou les programmes animaliers, au profit d’un contenu souvent sulfureux. Pire encore, elle affirme qu’Hanouna préparait déjà son transfert vers W9 bien avant la fin officielle de C8, un soupçon qu’il continue de balayer d’un revers de main.

Garrido entre franchise et autocritique

Si Raquel Garrido est connue pour ses coups de gueule, elle ne se dérobe pas non plus à l’autocritique. Sur le plateau de France 5, une séquence virale d’un débat houleux face à Louis Sarkozy lui a été rediffusée. Visiblement gênée, elle s’est caché le visage, reconnaissant avec humour et sincérité : « En général, j’ai une certaine bonhomie, mais j’ai remarqué qu’il y a des sujets qui me font perdre ma bonhomie. J’y travaille ! »

Elle a aussi pris ses distances avec ceux qui cherchent l’esclandre à tout prix, soulignant qu’elle préférait convaincre plutôt que provoquer. « Ce n’est pas le côté de moi que je préfère », a-t-elle déclaré, tout en dénonçant la course à la punchline devenue omniprésente sur les plateaux.

Une voix politique qui persiste au-delà du divertissement

Même dans un contexte ludique, Raquel Garrido n’oublie pas sa fibre politique. Lors du débat tendu du 22 mars avec Louis Sarkozy, elle a vivement défendu la laïcité face à ceux qui, selon elle, en font une interprétation sélective. « La laïcité s’applique à tout le monde ou alors ça n’existe pas », a-t-elle martelé, refusant toute instrumentalisation idéologique de ce principe fondamental.

Avec son style franc et sans filtre, elle continue de cliver tout en s’imposant comme une figure singulière du paysage médiatique, oscillant entre engagement politique, jeu d’influence et introspection. Si elle a quitté l’univers Hanouna, c’est pour mieux tracer sa propre voie – moins tapageuse peut-être, mais assurément plus cohérente avec ses convictions profondes.