« Comme si elle s’était évaporée » : la famille de Martine, disparue depuis deux mois, poursuit les recherches
Depuis plus de cinquante jours, l’absence de Martine Boutigny hante une famille entière et bouleverse une commune de l’Essonne. Malgré des recherches d’ampleur, aucun indice décisif n’a permis de comprendre ce qu’il est advenu de cette retraitée fragile. Entre espoir ténu, solidarité massive et dérives cruelles, ses proches refusent de renoncer.
Le 27 octobre, Martine Boutigny, 64 ans, a quitté son domicile de Linas sans jamais donner signe de vie depuis. Souffrant de dépression et récemment confrontée à l’annonce d’un cancer, elle laissait derrière elle une famille abasourdie. « C’est comme si elle s’était évaporée », confie sa fille Chloé, encore incapable de comprendre comment toute trace a pu disparaître si soudainement.
La dernière empreinte laissée par la sexagénaire tient en quelques mots griffonnés sur une feuille froissée, retrouvée sur la table de la salle à manger. Avant de partir, Martine avait emporté de l’alcool et une grande quantité de médicaments, un détail qui nourrit l’inquiétude des siens. Autour de cette table, près de deux mois plus tard, Chloé, son père Luc et sa belle-fille Élodie tentent encore de donner un sens à l’absence.
Décrite comme une « bonne vivante », Martine Boutigny avait pourtant été profondément fragilisée ces derniers mois. La perte successive de ses trois sœurs et deux tentatives de suicide avaient conduit à plusieurs hospitalisations, avant une sortie en octobre où elle assurait aller mieux. Cette amélioration apparente rend sa disparition d’autant plus incompréhensible pour ses proches.
Des recherches acharnées, jour après jour
Depuis ce lundi d’automne, la famille Boutigny vit au rythme des battues et des marches interminables. En cinquante-quatre jours, ils ont parcouru près de 500 kilomètres, explorant rues, quartiers périphériques et chemins alentour, à la recherche du moindre indice. Même les traces familières — comme les mégots de cigarettes que Martine laissait derrière elle — n’ont rien livré.
À l’approche des fêtes, l’épuisement se fait sentir. Luc avoue ne plus avoir la force de célébrer Noël, tandis que Chloé entretient l’espoir fragile d’un retour inespéré. « Pas de corps, pas de preuves », résume Élodie, oscillant entre lucidité et besoin vital de réponses. La famille avance, dit-elle, en « pilote automatique ».
Une mobilisation exceptionnelle autour de la famille
L’affaire a suscité une solidarité rare. Plus de sept battues, réunissant chacune une centaine de personnes, ont été organisées avec l’appui d’associations et de la municipalité. Des bénévoles de la Protection civile de l’Essonne ont exploré les bois en quad, des chiens spécialisés ont fouillé talus et sentiers, tandis qu’un drone a survolé la rivière voisine. À Linas, des affiches ont fleuri par milliers, parfois imprimées gratuitement par de simples habitants.
Au milieu de cet élan de bonté, la famille a aussi été confrontée à des comportements glaçants. Faux appels annonçant une retrouvaille en Espagne, tentatives de rançon appuyées par des images truquées, les escroqueries ont ajouté de la douleur à l’angoisse. Des actes qui ont profondément choqué les proches, déjà éprouvés par l’attente.









