Choc au RN : Marine Le Pen met son « meilleur ami » à la porte
En quelques minutes d’échanges télévisés, un équilibre interne déjà fragile a vacillé. L’intervention de Marine Le Pen sur BFMTV a précipité la disgrâce de David Rachline, longtemps considéré comme l’un de ses plus proches soutiens.

Derrière cette rupture spectaculaire se cache une recomposition stratégique qui pourrait redéfinir le visage du parti dans les mois à venir. Interrogée par Apolline Malherbe, Marine Le Pen a sèchement indiqué qu’elle souhaitait que David Rachline « ne soit plus vice-président du RN ». Dans le même souffle, elle a évoqué l’existence de « procédures en cours », laissant entendre qu’une page était déjà tournée. Cette déclaration publique a acté ce que beaucoup pressentaient : la volonté assumée d’écarter un dirigeant devenu encombrant. Dans un climat de tensions internes, la brutalité du message a sidéré jusque dans les rangs du parti, où certains y voient un signal adressé aux cadres récalcitrants.
Une démission rapide pour éviter l’implosion

Quelques heures après cette intervention, David Rachline a officialisé son départ de la vice-présidence et du bureau exécutif. Dans un message publié sur X, il assure vouloir protéger le parti face aux « accusations médiatiques » le visant, préférant se consacrer à sa fonction de maire de Fréjus. L’annonce, formulée avec retenue, masque difficilement la pression politique exercée pour amorcer son retrait. Il précise toutefois rester adhérent, preuve que la rupture, si franche soit-elle, ne se veut pas totale.
Un passé judiciaire devenu trop lourd à porter
Le malaise couvait depuis des mois. David Rachline était la cible d’une enquête portant sur des soupçons de corruption, de favoritisme et de prise illégale d’intérêts autour de marchés publics attribués à Fréjus. Cette affaire judiciaire, déjà sensible, a pris une ampleur nouvelle après la diffusion d’une photo le montrant lors d’un dîner en compagnie de figures radicales de l’extrême droite. Pour la direction du RN, cette nouvelle polémique a rendu sa position indéfendable : l’image du parti, déjà attaquée, ne pouvait plus supporter un tel fardeau.
Un ancien symbole sacrifié par la nouvelle stratégie

Élu maire de Fréjus à seulement 26 ans, David Rachline avait incarné la modernisation du parti et l’ascension d’une nouvelle génération de cadres. Sénateur, directeur de campagne, vice-président : son ascension avait été fulgurante. Mais ce parcours, autrefois présenté comme exemplaire, est désormais devenu un souvenir embarrassant. En renonçant à l’un de ses fidèles, Marine Le Pen semble vouloir imposer une ligne plus rigoureuse, quitte à sacrifier les figures qui faisaient hier encore la force de son entourage.
Un impact stratégique à l’approche des municipales
Cette démission survient à moins d’un an des municipales de 2026, une échéance cruciale pour le RN. Rachline a indiqué qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat sous l’étiquette du parti, ouvrant une période d’incertitude pour Fréjus. La direction devra recomposer son organisation locale et nationale afin de préserver son implantation. Au-delà du cas individuel, cette affaire agit comme un avertissement : tout cadre mis en cause pourrait être écarté à son tour, au nom d’une stratégie de respectabilité que le parti tente d’afficher.






