Le mythe Johnny Hallyday demeure, mais derrière la lumière des projecteurs, certains proches n’oublient pas l’homme fragile qui se consumait à petit feu. Parmi eux, Line Renaud, amie fidèle, porte encore un regard lucide et poignant sur celui qu’elle a vu brûler sa vie jusqu’à l’épuisement.

Line Renaud n’a jamais cherché à enjoliver la vérité. Pour elle, la disparition de Johnny n’est pas seulement une tragédie, mais le résultat d’années d’excès assumés. Dans une interview accordée à TF1 en 2024, elle déclarait avec une franchise bouleversante : « Johnny a bu toute sa vie, il a fumé. C’est un suicide. » Selon elle, il n’a jamais cherché à se préserver, allumant cigarette sur cigarette, vivant intensément sans se soucier du lendemain. Ce mode de vie, il l’a choisi autant qu’il l’a subi.

Une vie menée sur le fil, jusqu’au bout

Johnny Hallyday fumait jusqu’à cinq paquets de gitanes par jour, buvait parfois dès le matin, et enchaînait concerts, nuits blanches et tournées. Il vivait dans un élan permanent, porté par l’adrénaline, la scène, et la peur du vide. Sa mort en décembre 2017 a bouleversé la France, mais n’a surpris ni ses proches, ni ceux qui connaissaient l’homme derrière la légende. Johnny savait qu’il mourrait jeune, assure un ami. Et d’une certaine manière, il l’avait accepté.

Après sa mort, l’épreuve la plus douloureuse

Pour Line Renaud, accompagnatrice de ses heures de gloire comme de ses fragilités, le plus terrible a été l’après. Non pas le deuil, mais la guerre d’héritage qui a éclaté entre Laeticia Hallyday et les enfants du chanteur. Elle confie avoir ressenti une profonde tristesse. « Cela aurait dû se régler en famille », déplore-t-elle. L’exposition publique de ces tensions a jeté une ombre sur la mémoire du rockeur, éclipsant l’unité nationale qui avait rassemblé des milliers de personnes lors de ses obsèques.

« Il faut laisser Johnny en paix »

Aujourd’hui encore, à presque chaque évocation de ce conflit, Line Renaud appelle au calme. Elle invite à se souvenir de l’homme, de l’artiste, non de la discorde. « Il faut laisser Johnny en paix », insiste-t-elle. Son attachement est intact, mais teinté d’une forme de lassitude face à la souffrance médiatique qui perdure.

Line Renaud face à sa propre fin : un héritage tourné vers la recherche

À bientôt 97 ans, Line Renaud aborde sa propre fin avec la même lucidité. Sans enfant, elle a choisi de léguer l’intégralité de son patrimoine à la recherche scientifique, notamment celle liée à la lutte contre le sida, un combat qu’elle mène depuis des décennies. « Mon dernier cadeau au monde, c’est d’aider la recherche », confie-t-elle. Un geste d’une grande cohérence, venant d’une femme pour qui la solidarité a toujours été une seconde famille.