C’est acté, Cédric Jubillar condamné à 30 ans de prison, il martèle : « Je n’ai absolument rien fait à Delphine »
Un verdict attendu, un silence de plomb et un nom désormais associé à l’un des plus longs drames judiciaires français. Ce 17 octobre 2025, la cour d’assises du Tarn a rendu son jugement : Cédric Jubillar est reconnu coupable du meurtre de son épouse Delphine et condamné à trente ans de réclusion criminelle.
Un dénouement aussi lourd que symbolique, cinq ans après la disparition de l’infirmière de Cagnac-les-Mines. Dans la salle d’audience d’Albi, l’émotion était palpable. Après plusieurs semaines d’auditions et de débats tendus, les jurés ont tranché : sept voix sur neuf ont estimé que Cédric Jubillar était bien responsable de la mort de sa femme. Lorsque le président a prononcé la peine, le silence s’est abattu sur la cour, rompu seulement par les sanglots de certains proches. L’un d’eux a même été pris d’un malaise.
L’accusé, lui, est resté impassible, comme anesthésié par l’annonce du verdict. Pendant la délibération, il s’était contenté d’un ultime mot de défense : « Je tiens à dire que je n’ai absolument rien fait à Delphine. »
Des preuves fragiles mais un faisceau jugé suffisant
Ce verdict intervient dans une affaire marquée par l’absence de corps, d’aveux et de preuves directes. Mais pour l’accusation, les indices convergent : Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, après une dispute conjugale.
« Les faits, et ils sont têtus », avait martelé le ministère public. Pour la partie civile, représentée par Me Laurent de Caunes, Cédric s’est montré « renfermé, indifférent et imperméable à toute émotion ». À l’inverse, la défense a insisté sur les failles d’une instruction lacunaire, pointant une enquête « désordonnée » et « fondée sur des hypothèses ». Malgré ces arguments, la cour a jugé le faisceau d’éléments suffisant pour conclure à sa culpabilité.
La réaction des familles et des avocats
Pour les proches de Delphine, la décision apporte un mélange de soulagement et de douleur. « Trente ans, c’est à la hauteur de l’absence d’aveu et de corps », a réagi Me Malika Chmani, avocate des enfants du couple.
Son confrère Me Laurent Boguet a appelé le condamné à parler enfin : « Il lui appartient d’en tirer les conséquences et de nous dire où il a dissimulé la dépouille de sa femme. »
En revanche, la défense, emmenée par Alexandre Martin, a annoncé faire appel : « Nous respectons cette décision, mais un deuxième combat commence. »
Le mystère de Delphine reste entier
Malgré le verdict, une question obsède toujours les familles : où est le corps de Delphine Jubillar ? Après cinq ans d’enquête, de fouilles et de rumeurs, le mystère demeure complet. L’absence de sépulture rend le deuil impossible pour les proches, notamment pour les deux enfants du couple, aujourd’hui âgés de 10 et 13 ans.