Une simple perte de bagage a tourné au cauchemar judiciaire. Après un vol vers Chicago en juillet 2022, Florence, une mère de famille, a vu sa valise disparaître dans les méandres de Roissy-Charles de Gaulle.

Non seulement elle n’a jamais revu ses effets personnels, mais elle se retrouve aujourd’hui condamnée à payer 6 000 euros aux Aéroports de Paris. Une issue qu’elle juge totalement aberrante. Le 1er juillet 2022, Florence embarque avec sa famille pour Chicago. Mais ce jour-là, une grève des salariés perturbe gravement le fonctionnement des trieurs à bagages à Roissy. Résultat : près de 35 000 valises sont égarées. À l’arrivée, toute la famille retrouve ses affaires… sauf elle. Dans sa valise se trouvait un objet auquel elle tenait particulièrement : une peluche offerte par sa grand-mère à sa naissance, son véritable porte-bonheur.

Une indemnisation insuffisante

Comme le prévoient les conventions internationales, Air France a versé à Florence et son mari une indemnisation pour la perte et le remboursement des frais de première nécessité. Mais pour la voyageuse, cela ne suffit pas : son combat vise avant tout à retrouver la valise et son précieux contenu sentimental. « C’est pas vrai, c’est pas possible, c’est lunaire, c’est aberrant », a-t-elle réagi après avoir appris sa condamnation.

La valise retrouvée… puis détruite

Florence a cru entrevoir une lueur d’espoir lorsqu’Air France lui a annoncé que le bagage avait été localisé, entreposé dans le fameux « cube », surnom donné à l’entrepôt centralisant les valises perdues. Mais l’espoir a vite volé en éclats : un courrier lapidaire l’a informée que la valise avait été détruite, le délai de recherche étant dépassé.

Une bataille judiciaire perdue

Refusant d’abandonner, Florence a saisi la justice pour pouvoir fouiller elle-même dans l’entrepôt. Le tribunal d’Aulnay-sous-Bois l’a finalement déboutée, estimant qu’Air France et les Aéroports de Paris avaient mis en œuvre les moyens nécessaires pour tenter de retrouver le bagage. Pire, elle a été condamnée à rembourser les frais de justice d’ADP, soit 6 000 euros.

« Une condamnation délirante »

Pour la mère de famille, la décision est incompréhensible. Elle dénonce une « injustice totale », soulignant que son combat n’était pas motivé par l’argent mais par l’attachement à son objet d’enfance. « Lâchez-nous avec cette condamnation de 6 000 euros qui est un délire total », s’indigne-t-elle.

Quand une valise devient un symbole

Au-delà de la mésaventure personnelle, ce cas met en lumière les limites des dispositifs d’indemnisation et la rigidité des procédures aéroportuaires. Pour Florence, le combat judiciaire s’achève dans la frustration, avec un goût amer : avoir perdu à la fois ses biens, un souvenir précieux… et plusieurs milliers d’euros.