« Cela coche beaucoup de cases de ses envies » : Anne Hidalgo vise un poste de haut-commissaire à l’ONU dès 2026
À la croisée des chemins politiques, Anne Hidalgo pourrait bientôt quitter l’Hôtel de Ville pour se tourner vers la scène internationale.
À l’approche de la fin de son mandat, la maire de Paris ambitionne désormais un rôle au sein de l’ONU, incarnant une volonté de prolonger son engagement au service des causes humanitaires.
Alors qu’elle a clairement annoncé en novembre dernier qu’elle ne se représenterait pas aux municipales de 2026, Anne Hidalgo aurait désormais des vues sur le poste prestigieux de Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés. Une information révélée par La Tribune Dimanche et confirmée par Le Parisien. Selon plusieurs sources proches, l’édile aurait confié son intérêt à ses collaborateurs dans les couloirs de l’Hôtel de Ville, évoquant un projet « en parfaite adéquation avec ses aspirations personnelles et politiques ».
Ce virage vers l’international ne surprend guère au regard de ses positions répétées sur les grandes causes mondiales. Une transition qui semble aussi s’inscrire dans une stratégie de fin de mandat bien calibrée, avec un cap résolument tourné vers les enjeux humanitaires globaux, en particulier ceux liés aux réfugiés et au climat.
Un soutien inattendu venu de l’Élysée
Longtemps en froid avec Emmanuel Macron, Anne Hidalgo aurait néanmoins obtenu le soutien du président de la République dans cette démarche. Le rapprochement entre les deux responsables s’est notamment manifesté à l’occasion des préparatifs des Jeux olympiques de Paris 2024, où ils ont été amenés à collaborer plus étroitement.
Des sources affirment que l’idée aurait été évoquée discrètement à plusieurs reprises lors de rencontres officielles, comme lors de la cérémonie en l’honneur des bâtisseurs de Notre-Dame ou encore lors de la réception du roi du Danemark. Ce soutien présidentiel pourrait s’avérer décisif dans l’obtention du poste, puisque le processus de nomination implique un appui des États membres.
Un engagement de longue date pour les réfugiés
Si Anne Hidalgo se projette aujourd’hui vers Genève, ce n’est pas sans rappeler son investissement précoce dans les questions migratoires. En 2015, elle avait déjà marqué son premier mandat par la création de « La Bulle », un centre d’accueil temporaire à La Chapelle, qui a vu passer plus de 60 000 migrants en moins de deux ans. À l’époque, elle avait convaincu le gouvernement Hollande et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve de l’urgence d’un changement de politique.
Son entourage le souligne : les combats liés à l’exil, à la précarité et à l’environnement ont toujours fait partie de son ADN politique. C’est donc tout naturellement que son nom circule aujourd’hui pour ce poste clé au sein des Nations unies.
Un départ anticipé à la mairie de Paris ?
La candidature d’Anne Hidalgo pose néanmoins la question délicate de la fin de son mandat. Le terme du mandat de l’actuel Haut-Commissaire, Filippo Grandi, est prévu pour le 31 décembre 2025. Si elle était nommée à temps, l’actuelle maire de Paris pourrait être amenée à quitter ses fonctions trois mois avant les élections municipales de mars 2026.
Dans cette hypothèse, la transition serait déjà envisagée en interne. Son premier adjoint, Patrick Bloche, fidèle parmi les fidèles depuis 25 ans, pourrait prendre la relève par intérim. « Il a l’expérience, la légitimité et la capacité de gestion requises », affirme un proche. Bloche, récompensé de sa loyauté par sa nomination comme premier adjoint après le départ d’Emmanuel Grégoire, serait prêt à assurer la continuité sans provoquer de rupture brutale.
Un choix encore suspendu aux équilibres politiques
Mais la succession ne fait pas l’unanimité. Certains estiment que le ou la candidate désigné·e lors de la primaire socialiste du 30 juin pour affronter Rachida Dati en 2026 devrait avoir voix au chapitre, si départ il y a. « Ce n’est pas à Anne Hidalgo de choisir à qui elle passe le flambeau », glisse une source interne. Le calendrier, lui, pourrait compliquer encore davantage la situation.
En effet, la prise de fonction du futur Haut-Commissaire étant fixée au 1er janvier 2026, plusieurs scénarios sont envisagés : un cumul temporaire de fonctions, une démission anticipée ou un possible report de la nomination. Mais selon un proche de la maire, « elle ne se voit pas démissionner avant l’échéance. Elle tient à aller jusqu’au bout, même si elle pense déjà à l’après ».
Une reconversion diplomatique en ligne avec son image
Si cette ambition se concrétise, Anne Hidalgo deviendrait la première Française à occuper cette fonction prestigieuse, héritière d’un parcours entre engagement local et rayonnement international. Son nom, encore associé à Paris, pourrait bientôt symboliser une autre capitale : celle des droits humains.
Une page pourrait ainsi se tourner à la mairie de Paris, non dans le fracas d’une défaite, mais dans l’élan d’un nouveau départ vers les sommets de la diplomatie mondiale.