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Cancer du sein : la radiothérapie peut endommager le coeur

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Une récente étude américaine vient rappeler qu’un traitement vital n’est jamais dénué de risques.

Si la radiothérapie demeure un pilier incontournable dans la prise en charge du cancer du sein, les jeunes femmes traitées pour une tumeur du côté gauche présentent un risque plus élevé de développer, des années plus tard, certaines complications cardiovasculaires.

Indispensable pour prévenir les récidives, la radiothérapie reste une arme majeure contre le cancer du sein. Selon l’American College of Radiology, les taux de survie à dix ans dépassent 90 % pour les patientes de moins de 50 ans atteintes d’un cancer de stade I et 75 % pour celles de stade II. Mais le revers de la médaille réside dans l’exposition accidentelle du cœur aux rayons, notamment chez les femmes traitées pour un sein gauche. Le Pr Gordon Watt, auteur principal de l’étude, rappelle ainsi l’importance d’un suivi prolongé : « Les cliniciens doivent expliquer la nécessité d’une attention à long terme, car le risque cardiaque demeure réel, même plusieurs années après la fin du traitement. »

Un risque deux fois plus élevé du côté gauche

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L’étude, menée sur plus de 900 femmes âgées de moins de 55 ans ayant reçu une radiothérapie entre 1985 et 2008, révèle des chiffres sans équivoque : 10,5 % des patientes traitées du sein gauche ont développé une maladie coronarienne, contre 5,8 % pour celles traitées du sein droit. Et dans 91 % des cas, les problèmes cardiaques sont apparus plus de cinq ans après la radiothérapie. Ces données confirment qu’il existe une latence longue entre l’exposition aux rayons et la survenue des troubles cardiovasculaires. Les chercheurs insistent donc sur la nécessité d’intégrer la dimension cardiaque dans le suivi à vie des patientes.

Des atteintes cardiaques déjà documentées

Cette mise en garde n’est pas nouvelle. En 2018, l’American Heart Association soulignait déjà un risque accru d’insuffisance cardiaque chez certaines femmes traitées pour un cancer du sein. Le Pr Laxmi Mehta, de l’Université de l’Ohio, rappelait alors que les thérapies ciblées de type HER-2 pouvaient fragiliser le muscle cardiaque. “Toute femme traitée pour un cancer du sein doit être consciente des effets possibles sur son cœur, même si elle ne présente aucune pathologie cardiaque au départ”, expliquait-il. Dans certains cas, la fonction cardiaque se rétablit après l’arrêt du traitement, mais pour d’autres patientes, les dommages peuvent être permanents. D’où l’importance de dépister précocement les signes de cardiotoxicité, afin d’adapter les protocoles.

Des projets français pour comprendre et prévenir

En France, la Fédération française de cardiologie et l’INSERM Toulouse ont lancé le projet Baccarat (Radiotherapy for Breast Cancer and Cardiotoxicity). Objectif : évaluer de manière fine l’impact de la radiothérapie sur le cœur. Une centaine de femmes ont été recrutées pour un suivi rigoureux comprenant trois bilans cardiaques — avant, puis à 6 et 24 mois après traitement. Les chercheurs analysent les doses exactes reçues par chaque zone du cœur afin de construire un modèle de risque individuel de dysfonction cardiaque. Ce projet pourrait, à terme, permettre d’ajuster les doses ou les techniques de radiothérapie pour préserver au mieux le cœur sans compromettre l’efficacité du traitement contre le cancer.

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