Entre Paris et la Vendée, Bruno Retailleau mène une vie partagée entre pouvoir et racines. Le ministre démissionnaire de l’Intérieur, pressenti pour succéder à la tête des Républicains, reste profondément attaché à sa terre natale, où il trouve, loin des tensions politiques, un équilibre essentiel à son quotidien.

Lorsqu’il quitte les couloirs de la place Beauvau, Bruno Retailleau aime retrouver la quiétude de sa maison familiale à Saint-Malô-du-Bois, en Vendée. Entre réunions, déplacements et tensions gouvernementales, ces escapades constituent pour lui une parenthèse vitale. Là-bas, dans les paysages verdoyants des Pays de la Loire, il retrouve son souffle, ses souvenirs d’enfance et ses racines paysannes. Sa famille y possède une ferme achetée avant la Seconde Guerre mondiale par son grand-père — un lieu chargé d’histoire qu’il évoque toujours avec émotion : « J’avais un seul rêve, c’était d’y vivre. »

Un enracinement viscéral

Chez le ministre, l’attachement à la Vendée dépasse la simple nostalgie : il est presque identitaire. Selon une journaliste qui l’a suivi, Bruno Retailleau ressent un besoin viscéral de se reconnecter à sa terre, comme un retour à l’essentiel. Ce rapport charnel à ses origines s’exprime dans sa manière de vivre et de recevoir : autour d’une table conviviale, il retrouve ses amis d’enfance et déguste les spécialités locales préparées par son épouse Isabelle — brioche vendéenne et bottereaux maison. Dans sa ferme, il élève lui-même des poules, des moutons, des brebis et quelques chevaux. « Mon équilibre est là. Je ne peux pas vivre sans animaux », confiait-il au Point en 2022.

Une maison devenue refuge et symbole

Sa propriété de Saint-Malô-du-Bois n’est pas qu’un havre rural : c’est aussi un espace de travail et de réflexion, un lieu où il se ressource avant de retourner au tumulte parisien. Son bureau, installé au cœur de la ferme, lui permet de continuer à lire et à rédiger dans le calme absolu. Cette alternance entre la terre et la capitale illustre le double visage du ministre : homme d’action à Paris, homme de terroir à la campagne. Ce lien intime avec la Vendée forge l’image d’un responsable politique enraciné, proche des siens et fidèle à sa culture locale.

Une tranquillité aujourd’hui bousculée

Mais ce refuge n’est plus tout à fait à l’abri. Depuis son entrée au gouvernement, la ferme familiale est désormais placée sous protection, et le quotidien de ses proches s’en trouve bouleversé. Selon CNews, l’endroit, autrefois synonyme de sérénité, est désormais surveillé, conséquence directe de ses fonctions ministérielles. Malgré tout, Bruno Retailleau continue de s’y rendre dès que possible, refusant de renoncer à cet ancrage personnel, même si la capitale accapare la majeure partie de son temps.