Encore sous le choc de la disparition de Thierry Ardisson, Audrey Crespo-Mara traverse une période éprouvante.

À peine endeuillée, la journaliste se retrouverait désormais confrontée à un contentieux judiciaire inattendu, lié au documentaire intime qu’elle a consacré à son mari disparu. Un dossier sensible, mêlant hommage, mémoire et droits d’auteur.

Thierry Ardisson s’est éteint le 14 juillet 2025, laissant derrière lui une figure incontournable du paysage audiovisuel français. Cette date symbolique, presque romanesque, résonnait étrangement avec la personnalité du célèbre animateur, surnommé depuis toujours « l’homme en noir ». Son épouse, Audrey Crespo-Mara, qu’il avait épousée le 21 juin 2014, s’est depuis plongée dans un deuil discret mais profond, tout en choisissant de lui rendre hommage à travers un projet télévisuel d’une rare intensité émotionnelle.

Un documentaire intime sur les derniers combats de l’animateur

Quelques jours avant les obsèques, la journaliste dévoilait un documentaire retraçant les derniers mois de vie de Thierry Ardisson. Ce film, pensé comme un témoignage personnel autant que journalistique, révélait que l’animateur se battait depuis de nombreuses années contre la maladie. Loin de toute mise en scène artificielle, le récit offrait un regard sincère sur un homme affaibli mais digne, fidèle à son caractère jusqu’au bout.

Dans La face cachée de l’homme en noir, Thierry Ardisson apparaissait comme rarement auparavant. Atteint d’un cancer du foie diagnostiqué dès 2012, il avait poursuivi ses activités sans jamais s’épancher publiquement. Les images tournées à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière ont marqué les esprits, montrant un homme lucide, parfois ironique, affrontant la maladie avec son franc-parler légendaire. Un temps rassuré par une amélioration de son état fin 2024 ou début 2025, il a ensuite vu de nouveaux nodules apparaître, cette fois aux poumons, précipitant une issue fatale.

Une facette inédite de “l’homme en noir”

Le documentaire a également bouleversé par ce qu’il révélait sur le plan humain. Voir Thierry Ardisson laisser couler ses larmes a profondément surpris les téléspectateurs, habitués à son image provocatrice et distante. Derrière l’animateur iconoclaste se dessinait un homme sensible, conscient de sa fin proche, acceptant par moments de laisser tomber l’armure qu’il portait depuis des décennies.

Si le film a été largement salué pour sa pudeur et sa sincérité, il aurait néanmoins entraîné des conséquences inattendues pour Audrey Crespo-Mara. Selon plusieurs révélations, la journaliste ferait désormais face à une action en justice, déclenchée à la suite de la diffusion du documentaire. Une situation délicate, survenant alors même qu’elle tente encore de se reconstruire après la perte de son mari.

Une œuvre photographique au cœur du litige

Le photographe Roberto Battistini reprocherait à la journaliste l’utilisation non autorisée de l’un de ses clichés emblématiques. En 1986, il avait immortalisé Thierry Ardisson dans une mise en scène devenue culte : redingote sombre, catogan assumé, posture d’aristocrate provocateur. Ce portrait, qui avait marqué l’histoire de la presse des années 80, n’avait pourtant pas été du goût de l’animateur à l’époque, lequel aurait tout tenté pour empêcher sa publication.

C’est précisément cette photographie, intégrée au documentaire, qui aurait déclenché le litige. Pour Roberto Battistini, l’apparition de son œuvre sans autorisation constituerait une atteinte directe à ses droits d’auteur. Un différend juridique qui oppose désormais devoir de mémoire et respect de la propriété intellectuelle, et qui place Audrey Crespo-Mara dans une situation d’autant plus complexe qu’elle s’inscrit dans un contexte de deuil encore récent.