Audience tendue : une réquisition sévère contre Cédric Jubillar fait trembler la salle…
Après trois semaines de débats intenses, la tension est à son comble dans le Tarn. Ce mercredi 15 octobre, les réquisitions du procès de Cédric Jubillar sont tombées.
L’accusé, soupçonné d’avoir tué son épouse Delphine, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict, très attendu, sera rendu ce vendredi. Au terme d’un procès marqué par les témoignages poignants et les zones d’ombre, les avocats généraux ont requis 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Cédric Jubillar. Cette peine, lourde mais en deçà de la perpétuité, reflète la conviction des magistrats de sa culpabilité sans pour autant retenir les circonstances aggravantes extrêmes.
« La réclusion criminelle, il faut la réserver aux récidivistes, aux faits sériels ou aux actes de torture et de barbarie, ce qui n’est pas le cas dans ce dossier », a précisé l’un des deux représentants du ministère public, soulignant la complexité d’une affaire sans corps, sans aveu, et sans arme du crime retrouvée.
Un réquisitoire accablant
Dans un discours ferme, l’avocat général Nicolas Ruff n’a laissé place à aucun doute sur la responsabilité de l’accusé. « Pour moi, oui, Cédric Jubillar est coupable du meurtre de Delphine Aussaguel. Oui, c’est lui qui l’a tuée », a-t-il martelé.
Ce réquisitoire cinglant repose sur un ensemble d’indices concordants : les tensions au sein du couple, les incohérences du récit de l’accusé, et les traces comportementales relevées dans les jours précédant la disparition de Delphine, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
Pour le parquet, ces éléments suffisent à dessiner un scénario crédible : celui d’un meurtre commis dans un contexte conjugal explosif.
Une affaire sans corps, mais pas sans certitudes
L’absence de dépouille reste le point le plus fragile du dossier. Aucune preuve matérielle n’a permis d’établir la mort de Delphine avec certitude, ce qui a valu à la défense de plaider la prudence. Mais pour les enquêteurs et les magistrats, la probabilité d’un départ volontaire ou d’un accident est désormais écartée.
Les enfants du couple, entendus lors du procès, ont eux-mêmes exprimé leur conviction douloureuse : « Ça ne peut être que Papa. » Des mots qui ont résonné avec force dans la salle d’audience, donnant à cette affaire un poids émotionnel considérable.