Au lendemain de son face à face avec Jordan Bardella, Gabriel Attal affirme que « les masques sont tombés »
À seulement deux semaines des élections européennes, le Premier ministre Gabriel Attal et Jordan Bardella, président du Rassemblement national et tête de liste aux élections, se sont affrontés lors d’un débat télévisé sur France 2. Qualifié d' »important » par Gabriel Attal, ce face-à-face a été l’occasion de mettre en lumière les divergences profondes entre les deux visions politiques.
Des Propositions Controversées au Cœur des Échanges
Durant le débat, Gabriel Attal a critiqué la proposition de Jordan Bardella concernant une « priorité nationale » pour les marchés publics, qui favoriserait les entreprises françaises. Selon le Premier ministre, Bardella a dû reconnaître que cette mesure pourrait pénaliser les entreprises françaises à l’échelle européenne. « J’ai donné hier des exemples d’entreprises qui emploient des salariés français grâce à des contrats obtenus dans d’autres pays européens », a expliqué Attal, arguant que la proposition du RN nuirait à ces entreprises.
Le concept de « double frontière » proposé par Bardella a également été un point de discorde, avec Attal soulignant une absence de clarté: « À la fin, on n’a toujours pas compris ce qu’elle revêtait. »
Opposition de Visions sur l’Europe
Le débat a clairement exposé deux perspectives opposées sur l’avenir de la France et de son rôle dans l’Union européenne. D’une part, Gabriel Attal défend une Europe de collaboration, affirmant que « nous serons plus forts avec nos partenaires européens. » D’autre part, Jordan Bardella et le Rassemblement national prônent une approche plus nationale et critique vis-à-vis de l’UE, perçue comme trop contraignante et pas assez au service des nations.
Réactions et Critiques Post-Débat
Le député RN Sébastien Chenu, réagissant au débat sur BFMTV, a accusé le Premier ministre de ne pas assumer le bilan de son gouvernement et de mentir sur plusieurs dossiers, dont celui de la fermeture de la centrale de Fessenheim. Chenu a également critiqué ce qu’il appelle un « européisme fanatique », opposant cette vision à celle de Bardella qui souhaite une Europe qui serve davantage les intérêts des nations.
Un Débat Digne mais Divisif
Malgré les vives oppositions sur le fond, les conditions du débat ont été jugées dignes par les participants. Gabriel Attal a souligné que ce débat avait permis de confronter démocratiquement et respectueusement ces visions divergentes, marquant ainsi une étape cruciale dans la campagne des élections européennes, où les électeurs français devront choisir entre deux approches radicalement différentes de l’avenir de leur pays au sein de l’Europe.