Attaquée par Zinédine Zidane, Marine Le Pen balance sévèrement : « Il est assez… »
De retour sur le devant de la scène après un silence médiatique marqué par la disparition de son père, Marine Le Pen a choisi LCI pour livrer un entretien à Darius Rochebin.
L’ancienne candidate à la présidentielle y a mêlé hommage, géopolitique et ambitions futures, en multipliant les propos tranchants sur la France, l’Algérie et sa vision du pouvoir. Marine Le Pen a d’emblée salué le modèle politique de Donald Trump, qu’elle décrit comme un chef “direct et fidèle à sa parole”. “Il a pris des engagements et, dès les premiers jours, il a dit au peuple américain : ‘Vous m’avez élu pour ça, je vais le faire’”, a-t-elle déclaré, regrettant qu’en France, la parole politique soit trop souvent trahie.
La présidente du Rassemblement national a ainsi fustigé le manque de courage et de clarté du pouvoir actuel, estimant que la France “n’a plus de dirigeants capables d’incarner la volonté populaire”. Ce parallèle avec l’ex-président américain, qu’elle admire depuis plusieurs années, traduit selon elle “la nécessité de restaurer une autorité politique directe et souveraine”.
“Pourquoi une telle faiblesse avec l’Algérie ?”
Abordant la politique étrangère, Marine Le Pen n’a pas ménagé ses mots à l’égard de certains États africains. Comparant l’attitude française envers l’Algérie à celle des États-Unis face à la Colombie sous Trump, elle s’est interrogée : “Pourquoi faisons-nous preuve d’une telle faiblesse avec des pays qui nous crachent au visage matin, midi et soir ?”
Elle a cité l’Algérie, le Rwanda et les Comores, dénonçant une diplomatie qu’elle juge “soumise et incohérente”. Pour elle, la France doit “retrouver sa dignité et cesser de s’excuser en permanence de son histoire”.
La colonisation, un sujet explosif
Sans détour, Marine Le Pen a abordé le passé colonial français en Algérie, déclenchant une nouvelle polémique. “Je peux comprendre que des peuples veuillent leur indépendance. Mais dire que pour l’Algérie la colonisation fut un drame, ce n’est pas vrai”, a-t-elle affirmé, soutenant que la France avait largement contribué au développement économique et social du pays.
Selon elle, l’héritage français aurait pu transformer l’Algérie en “Norvège du Maghreb” si ses dirigeants avaient su en tirer parti. Un propos qui a immédiatement suscité de vives réactions, notamment parmi les historiens et les responsables politiques, dénonçant une “lecture biaisée” du passé colonial.
Malgré la controverse, la cheffe du RN a aussi prôné la réconciliation : “Si nous avons su faire la paix avec l’Allemagne, nous pouvons la faire avec l’Algérie.”
Une ambition présidentielle intacte
Interrogée sur son avenir politique, Marine Le Pen a écarté toute hypothèse de devenir Première ministre, affirmant avec assurance : “Première ministre ? Très peu pour moi !”
Elle a confirmé que Jordan Bardella serait son visage à Matignon en cas de victoire du RN, tandis qu’elle-même se réserve pour l’Élysée en 2027 : “Nous travaillons ensemble depuis des années avec un objectif clair”, a-t-elle souligné, réfutant tout conflit d’ego entre eux.
Mais son avenir dépend aussi de la justice : le 31 mars prochain, la Cour tranchera dans l’affaire des “emplois présumés fictifs” des assistants parlementaires européens. “Je suis totalement innocente des faits qu’on me reproche”, a-t-elle martelé, assurant qu’une inéligibilité serait “une atteinte grave à la démocratie”.
Zidane, cible d’une réplique cinglante
En fin d’entretien, Marine Le Pen est revenue sur une vieille querelle avec Zinédine Zidane, qui avait appelé à “ne pas voter Front national” en 2017. Sans retenue, elle a lancé : “Avec ce qu’il gagne, je comprends qu’il vote Macron.”
Elle a accusé le footballeur d’être “déconnecté des réalités” et de défendre “les intérêts de ceux qui n’ont jamais connu la précarité”. Puis, avec ironie : “Qu’il donne des conseils en football, il est excellent pour ça. Mais en politique, ce n’est pas une certitude.”