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« Article 16 » : Ce texte oublié de la Constitution va donner à Emmanuel Macron les « pleins pouvoirs » en cas de crise

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La démission inattendue de Sébastien Lecornu, après moins d’un mois à Matignon, a plongé l’exécutif dans un climat de désarroi politique. Face à l’impasse institutionnelle et à l’approche du vote du budget 2026, une question brûlante ressurgit : Emmanuel Macron pourrait-il activer l’article 16 de la Constitution, ce texte redouté qui confère au président des pouvoirs exceptionnels ?

Le départ soudain de Sébastien Lecornu, officiellemen pour raisons personnelles, a laissé le gouvernement en plein chaos. En l’espace de vingt-quatre heures, la France s’est retrouvée sans Premier ministre, sans majorité claire à l’Assemblée, et avec un président affaibli par une série de revers politiques.
Selon plusieurs sources proches de l’Élysée, Emmanuel Macron aurait évoqué, à titre purement théorique, le recours à l’article 16 de la Constitution — une hypothèse rarissime dans l’histoire politique française. Ce texte, adopté en 1958, permet au chef de l’État de concentrer entre ses mains les pleins pouvoirs exécutifs et législatifs, en cas de menace grave pesant sur la Nation ou ses institutions.
Un scénario extrême, estiment les experts, mais pas juridiquement impossible, tant le blocage institutionnel actuel rappelle, par certains aspects, les crises majeures de la Ve République.

Un outil constitutionnel aux contours explosifs

L’article 16 précise que le président peut prendre “toutes les mesures exigées par les circonstances” si le fonctionnement régulier des pouvoirs publics est interrompu et si l’intégrité du territoire ou l’indépendance nationale est menacée.
Autrement dit, en cas de crise totale, Emmanuel Macron pourrait gouverner sans passer par le Parlement, ni consulter son gouvernement. Une perspective vertigineuse, qui rappelle l’unique précédent historique : le général de Gaulle, en 1961, lors du putsch des généraux à Alger.
Mais depuis cette date, aucun président n’a osé franchir ce pas, de peur de provoquer un séisme politique et symbolique. Car ce dispositif suspend, de fait, le principe même de la démocratie parlementaire.

Des conditions d’application drastiques

Avant de déclencher l’article 16, le chef de l’État doit consulter plusieurs institutions clés : le Premier ministre, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que le Conseil constitutionnel.
Il doit ensuite informer la Nation par un message solennel justifiant la gravité de la situation. Depuis la réforme constitutionnelle de 2008, le Conseil constitutionnel dispose d’un pouvoir de contrôle : après trente jours, il peut être saisi pour vérifier si l’usage de cet article reste justifié. Au-delà de soixante jours, il peut y mettre fin d’office si les conditions ne sont plus réunies.
En clair, l’article 16 n’est pas un chèque en blanc : il confère au président une autorité temporaire, mais sous surveillance juridique renforcée.

Une “arme atomique” constitutionnelle

Pour les juristes et les politologues, activer l’article 16 reviendrait à utiliser l’arme nucléaire de la Constitution. Une telle décision plongerait la France dans une période d’exception, avec un risque majeur de fracture démocratique.
“Ce serait un aveu d’échec du système politique et de la majorité présidentielle”, analyse un professeur de droit public. “Mais sur le plan strictement constitutionnel, rien ne l’interdit si les institutions sont effectivement paralysées.”
D’autres observateurs jugent l’idée hautement improbable, Emmanuel Macron restant attaché à la légitimité parlementaire, malgré les tensions. Mais dans un contexte où le pays n’a plus de gouvernement stable, où le budget 2026 reste bloqué, et où les oppositions réclament une dissolution, cette hypothèse, aussi extrême soit-elle, illustre la gravité de la crise institutionnelle actuelle.

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