Arrêt de C8 : On connaît les raisons qui ont poussé l’Arcom à exclure la chaîne de la TNT
La chaîne de télévision C8, célèbre pour ses programmes variés et sa place de choix dans le paysage audiovisuel français, se trouve à un tournant décisif.
Dès le 28 février 2025, à minuit, elle cessera de diffuser ses contenus, suite à une décision de l’Arcom. Cet arrêt marquant soulève de multiples questions et met en lumière les défis auxquels la chaîne était confrontée. Voici une exploration détaillée des motifs qui ont conduit à cette fermeture inattendue.
L’émission phare sous les projecteurs
Le principal facteur derrière cette décision drastique est le programme « Touche pas à mon poste » (TPMP), animé par Cyril Hanouna. Selon les informations rapportées par Les Echos, l’Arcom a fréquemment critiqué le ton et la gestion de l’émission, laquelle a accumulé les sanctions au fil des ans. Pour la saison 2023-2024 uniquement, C8 a reçu sept sanctions, totalisant des amendes s’élevant à plus de 7,6 millions d’euros sur les huit dernières années. L’incident majeur avec le député Louis Boyard a particulièrement pesé dans la balance, coûtant à Canal+ une amende de 3,5 millions d’euros.
Pour contrer les controverses, la direction avait envisagé de diffuser TPMP avec un délai de 15 à 45 minutes. Toutefois, cette mesure, proposée tardivement et sans détails convaincants lors de l’audition du 9 juillet, n’a pas suffi à renverser l’opinion de l’Arcom.
Un manque de diversité et d’innovation
La deuxième raison évoquée par l’Arcom concerne la programmation globale de C8. La chaîne, malgré son audience, a été critiquée pour son manque de contenus en direct et d’émissions inédites. En effet, un quart de la programmation nocturne est dédié à des émissions de lectures, un choix qui selon l’Arcom, n’offre pas une valeur ajoutée distinctive par rapport aux autres propositions du marché. Cette situation reflète une stratégie de contenu jugée insuffisante pour se démarquer dans un environnement concurrentiel.
La redondance des fictions
Le troisième problème identifié est la redondance des fictions diffusées sur C8. La chaîne a été pointée du doigt pour sa dépendance excessive à la rediffusion de séries et feuilletons déjà vus sur d’autres chaînes. Avec 1.700 heures de fictions par an, la diversité et la fraîcheur des programmes laissaient à désirer, rendant l’offre peu attrayante pour un public en quête de nouveauté.
Bien que le dossier de candidature de C8 évoquait un possible renforcement de la grille avec des programmes mieux ciblés, aucune promesse concrète n’a été formulée. Ce manque d’engagement, souligné par l’ex-patron de l’Arcom, Roch-Olivier Maistre, maintenant remplacé par Martin Ajdari, a sans doute contribué à cette décision radicale.
