Après les révélations de Sarah Knafo, le gouvernement rabote l’aide au développement de deux milliards d’euros
Alors que le contexte économique impose des choix budgétaires drastiques, la France emboîte le pas aux États-Unis et au Royaume-Uni en annonçant une réduction significative de son aide au développement.
Une décision aux répercussions symboliques et politiques fortes, qui alimente le débat autour des priorités nationales.
Le budget 2025 marque un tournant décisif dans la politique d’aide au développement de la France. Comme l’a révélé Challenges, une coupe de deux milliards d’euros a été actée, réduisant sensiblement les fonds consacrés aux pays en développement. Un recul majeur, alors que la solidarité internationale constituait jusqu’ici un pilier de la diplomatie française. Cette décision s’inscrit dans une volonté plus large de réduire les dépenses publiques, sous la houlette du ministère de l’Économie, qui projette déjà quarante milliards d’économies supplémentaires pour l’année 2026.
Une décision saluée à droite de l’échiquier
Pour certains acteurs politiques, cette inflexion budgétaire est une victoire idéologique. Sarah Knafo, eurodéputée du groupe L’Europe des nations souveraines, a exprimé sa satisfaction sur les ondes d’Europe 1 : « Pour une fois, une bonne nouvelle quand on écoute les informations », a-t-elle déclaré. Depuis février, elle dénonçait les financements jugés excessifs accordés par l’Agence française de développement, qualifiant certaines initiatives de « folies ». Le rabotage annoncé semble donc, à ses yeux, traduire un début d’alignement des politiques gouvernementales avec les critiques formulées depuis l’opposition souverainiste.
Un impact politique revendiqué
Sarah Knafo ne cache pas son enthousiasme : « Je suis très contente de voir que nous ne sommes même pas encore au pouvoir, que nous avons déjà un impact sur la fin des gabegies », a-t-elle martelé. Pour elle, la réduction de l’aide internationale marque une « prise de conscience » de l’exécutif, bien qu’elle estime encore la mesure insuffisante. « Deux milliards sur seize, ce n’est évidemment pas assez », nuance-t-elle, tout en se félicitant du changement de cap amorcé.
Une rupture avec les ambitions d’Emmanuel Macron
Cette baisse contraste fortement avec les engagements du président Emmanuel Macron durant son premier mandat, où l’aide au développement figurait parmi les priorités affichées de la politique étrangère française. Sous son impulsion, le budget alloué à cette mission avait été porté à 45 milliards d’euros, faisant de la France l’un des principaux contributeurs mondiaux en matière de solidarité internationale. Le virage pris en 2025 remet donc en question une stratégie diplomatique construite sur le soft power et le soutien aux pays du Sud.