Alexandre Bravi, restaurateur du Cauchemar en cuisine tourné à Albi : « Le tournage m’a fait perdre 12 000 euros de chiffre d’affaires »
Le passage remarqué du chef Philippe Etchebest à Albi n’a pas laissé indifférent.
Si l’émission « Cauchemar en cuisine » promet souvent un coup de projecteur salutaire pour les établissements en difficulté, l’expérience s’est révélée contrastée pour Alexandre Bravi, patron du Jardin des 4 Saisons. Témoignage d’un restaurateur désillusionné.
Un tournage intense aux retombées incertaines
Pour Alexandre Bravi, l’arrivée des caméras de M6 dans son restaurant n’a pas seulement bouleversé son quotidien : elle a aussi engendré des pertes financières significatives. « J’ai perdu 12 000 euros de chiffre d’affaires pendant les quinze jours de fermeture liés au tournage », confie-t-il avec amertume. Si l’objectif était clair – relancer l’activité et bénéficier d’un coup de projecteur médiatique – le bilan est, selon lui, à nuancer. Certes, la cuisine a été rénovée et l’équipement remis à neuf, mais les gains immédiats ne se sont pas encore fait ressentir dans la fréquentation.
Des critiques contestées et un malaise sur le montage
Le restaurateur albigeois n’a pas caché sa surprise face aux remarques de Philippe Etchebest lors du tournage. Le célèbre chef a notamment pointé du doigt une cuisine jugée peu généreuse. Une critique que réfute Alexandre Bravi : « Les avis sur Google disent exactement le contraire », rappelle-t-il, en soulignant qu’il a su redorer la réputation de l’établissement depuis sa reprise en 2022. Il regrette aussi que certains éléments positifs ne soient pas apparus à l’écran : « Philippe a goûté plusieurs plats et les a appréciés. Mais ça, on ne le voit pas dans l’épisode. »
Une mise en scène qui fausse la réalité
Autre élément que le patron souhaite clarifier : les conditions de tournage ne reflétaient pas la réalité habituelle de son restaurant. L’arrivée de l’équipe un lundi – jour de fermeture hebdomadaire – a contribué à une image trompeuse de l’établissement vide. Pire encore : pour le service du soir, il n’a eu qu’une heure de préparation, contre les quatre habituelles. Un désavantage que les téléspectateurs ne peuvent deviner, mais qui fausse, selon lui, la perception du service offert.
Une fréquentation encore timide malgré l’exposition
Interrogé sur un éventuel effet bénéfique du passage à l’émission, Alexandre Bravi reste prudent. « Pour l’instant, je n’ai vu aucun changement dans l’activité », admet-il. Jeudi midi, seuls deux clients ont franchi les portes du restaurant. Un contraste saisissant avec le 1er mars, date de la réouverture post-tournage, où un événement sur invitation a permis de faire salle comble avec quarante couverts. Il espère désormais que la diffusion sur M6 déclenchera un regain d’intérêt durable.
Une transparence assumée et une ligne de conduite inchangée
Dans ce climat d’exposition médiatique, Alexandre Bravi tient à rappeler ses valeurs. En tant que pompier volontaire, il revendique une exigence irréprochable en matière d’hygiène. « Je n’ai rien à cacher, ma cuisine a toujours été propre », affirme-t-il, assurant que ses cuisines sont ouvertes à la visite de tous. Malgré les tensions liées à l’émission, il reste droit dans ses bottes et défend bec et ongles la qualité de ses produits et de son travail.
Des accusations sur les prix jugées injustifiées
Une polémique sur les réseaux sociaux a récemment pointé les tarifs pratiqués par l’établissement, jugés excessifs. Là encore, le chef d’entreprise tient à rétablir la vérité : « Les prix sont restés les mêmes, avant et après les travaux ». Travaillant exclusivement avec des produits locaux, il rappelle que la réalité économique d’un restaurant impose des choix. « Avec 14 000 euros de charges mensuelles, je ne peux pas offrir les repas », glisse-t-il sans détour.
Une aventure télévisuelle qui laisse un goût mitigé
En définitive, Alexandre Bravi garde une opinion nuancée de son passage dans « Cauchemar en cuisine ». Si l’expérience lui a permis de moderniser ses installations et de bénéficier d’une vitrine médiatique, elle s’est aussi traduite par des sacrifices financiers et une image parfois tronquée de la réalité. « Il y a du pour et du contre », conclut-il, sans s’étendre sur certains points encore sensibles.