Un drame d’une violence inouïe a frappé la commune de Trévoux, dans l’Ain. En quelques secondes, une explosion a ravagé un immeuble d’habitation, plongeant habitants et secours dans l’urgence absolue. Le bilan humain, encore provisoire, est particulièrement lourd et bouleverse toute une ville.

L’explosion est survenue lundi 15 décembre en fin d’après-midi, aux alentours de 17 h 30, dans un immeuble d’habitation situé à Trévoux. Le souffle a été tel que le rez-de-chaussée du bâtiment, qui compte quatre étages, a été éventré, provoquant l’effondrement partiel de plusieurs appartements. Deux enfants, âgés de 3 et 5 ans, ont été retrouvés en arrêt cardio-respiratoire et n’ont pas survécu malgré les tentatives de réanimation menées par les secours.

Outre les deux enfants décédés, au moins treize autres personnes ont été blessées lors de l’explosion. Selon la préfecture de l’Ain, dix victimes ont été prises en charge en urgence relative et transportées vers différents hôpitaux de la région, tandis que trois autres se sont rendues par leurs propres moyens dans des établissements de soins. Les autorités insistent sur le caractère évolutif de ce bilan, les opérations de secours se poursuivant dans des conditions difficiles.

Une famille décimée par le drame

Une mère se trouvait à son domicile avec ses trois enfants au moment de l’explosion, a précisé Philippe Berthaud, adjoint au Logement de la ville. Elle a pu être extraite vivante des décombres avec son fils aîné. En revanche, ses deux plus jeunes enfants, dégagés en arrêt cardio-respiratoire, ont été déclarés morts peu après. La cause exacte de l’explosion demeure inconnue à ce stade, laissant les proches dans une incompréhension totale.

Les autorités craignent qu’une personne manque encore à l’appel, probablement un occupant de l’immeuble. Présent sur place mardi matin, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a confirmé que les recherches avaient repris avec l’appui d’équipes cynophiles. Les secours poursuivent leurs investigations dans les gravats afin de s’assurer qu’aucune autre victime ne soit ensevelie sous les décombres.

Un dispositif de secours massif et un risque persistant

Face à l’ampleur de la catastrophe, la préfecture a déclenché le plan nombreuses victimes (Novi), mobilisant l’ensemble de la chaîne de secours. Une cinquantaine de pompiers, appuyés par 36 engins et des équipes médicalisées, sont toujours déployés sur les lieux. Un poste de commandement a été installé dans une piscine à proximité, tandis que la population a été invitée à éviter strictement le secteur, le risque n’étant « pas encore écarté ».

Les personnes évacuées ont été accueillies dans un gymnase, où une cellule d’urgence médico-psychologique a été mise en place pour accompagner les victimes et les témoins profondément choqués. La préfète de l’Ain, Chantal Maudet, a indiqué qu’une trentaine de personnes avaient été secourues et que le travail de sécurisation du site ne faisait que commencer.