Affaire de Nahel, sa mère adresse un message aux Français un an après : « Tu tues un Arabe et…
Un an après le drame de Nanterre, la douleur de Mounia Merzouk reste intacte. La mère de Nahel, 17 ans, tué par un tir policier le 27 juin 2023, refuse l’oubli et appelle les Français à se mobiliser de nouveau pour réclamer justice et dénoncer ce qu’elle considère comme une impunité persistante.
Le 27 juin 2023 reste un jour gravé dans la mémoire collective. Ce jour-là, lors d’un contrôle routier à Nanterre, Nahel, adolescent de 17 ans, a été mortellement blessé par un policier, provoquant des nuits de révolte dans tout le pays. Dans une interview accordée au magazine Elle, sa mère confie : « Quand tu es en deuil, tu ne vois rien. Je ne voyais que mon fils, je le voyais partout. » Elle avoue revivre sans cesse les images de cette journée, incapable de tourner la page.
Une indignation face au soutien au policier
Après quatre mois de détention provisoire, le policier impliqué a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, une décision qui continue de heurter la mère endeuillée. Elle exprime aussi son incompréhension face à la cagnotte lancée par Jean Messiha, qui a récolté 1,6 million d’euros en faveur de la famille du policier, soit trois fois plus que celle ouverte pour Nahel. Dans un cri de colère, elle ironise : « C’est ça la France ? Tu tues un Arabe, tu deviens millionnaire ? »
Un appel à la mobilisation citoyenne
À quelques jours du premier anniversaire du drame, Mounia Merzouk appelle à une marche le 29 juin à Nanterre. Face caméra, elle a lancé un appel aux Français : se rassembler « contre l’immunité policière » et « pour réclamer la justice pour Nahel et pour toutes les victimes ». Son message est clair : elle souhaite que l’émotion suscitée par la mort de son fils se transforme en action collective pour prévenir de nouvelles tragédies.
Une blessure qui dépasse une affaire individuelle
L’affaire Nahel a plongé la France dans six jours d’émeutes urbaines en 2023 et continue de nourrir un débat profond sur les relations entre la police et les citoyens. Le témoignage de sa mère souligne non seulement la douleur d’une famille en deuil, mais aussi les fractures sociales et politiques qu’a révélées ce drame. À travers cet appel à la mobilisation, Mounia Merzouk espère rappeler que derrière chaque statistique ou titre de presse, il y a des vies brisées et une exigence de justice qui ne faiblit pas.