Affaire Bétharram : Hélène Perlant, la fille de François Bayrou, sort du silence et livre un témoignage choc
Le silence se brise enfin, et avec lui s’effondre une part du vernis politique. Ce 22 avril, Hélène Perlant, fille du Premier ministre François Bayrou, a livré un témoignage bouleversant dans Paris Match, révélant avoir été elle-même victime de violences, longtemps enfouies, au sein d’un système que son père aurait, selon certains, contribué à protéger.
Dans un entretien empreint de franchise, Hélène Perlant brise un silence de trois décennies. Elle raconte avoir été violemment agressée durant un camp d’été organisé dans les Pyrénées, sous l’égide de la congrégation Bétharram. L’établissement religieux, déjà au cœur d’une tempête médiatique depuis février, est accusé d’avoir couvert de nombreuses violences physiques et sexuelles. C’est dans ce contexte qu’elle révèle avoir été rouée de coups lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant. Ces aveux surviennent alors qu’elle s’apprête à contribuer à un ouvrage-témoignage poignant, Le Silence de Bétharram, prévu pour paraître le 24 avril.
Une douleur enfouie… et une loyauté inconsciente
Au fil de l’entretien, la fille du Premier ministre confesse une loyauté muette envers son père. « Je suis restée trente ans dans le silence », dit-elle, avant d’ajouter : « J’ai peut-être voulu le protéger, inconsciemment. » Dans ses propos transparaît une volonté d’éviter d’ajouter aux difficultés politiques de François Bayrou, alors maire de Pau et figure majeure du paysage politique français. Ce dernier, selon sa fille, n’aurait jamais été mis au courant de l’agression dont elle a été victime. Une ignorance qui, aujourd’hui, soulève des interrogations.
La violence d’un passé que l’on ne dénonçait pas
Dans Le Silence de Bétharram, Hélène Perlant décrit en détail une scène glaçante : à 14 ans, elle aurait été frappée à coups de poing et de pied sur tout le corps par le père Lartiguet, aujourd’hui décédé. Ce passage du livre résonne comme une catharsis pour celle qui n’avait jamais osé raconter sa souffrance. À l’époque, aucune dénonciation, aucun cri d’alerte, dans un système où le silence valait règle et où les victimes n’avaient ni voix ni place.
Une révélation qui prend de court le Premier ministre
La réaction de François Bayrou à ces révélations, rapportée par sa fille, témoigne d’une surprise teintée de crainte. « Tu me dénonces ? », lui aurait-il demandé après avoir appris la publication du livre par un appel du Canard enchaîné. Ce moment presque surréaliste souligne la rupture brutale entre le silence familial et l’irruption d’une vérité publique. Hélène affirme que son père ignorait jusqu’au contenu de son témoignage, révélant ainsi un fossé émotionnel et générationnel.
Une audition décisive en mai
Désormais, le Premier ministre devra rendre des comptes devant l’Assemblée nationale. Attendu le 14 mai prochain devant la commission d’enquête sur les violences en milieu scolaire, il devra s’expliquer sous serment. Accusé de non-dénonciation de crimes et délits, François Bayrou se retrouve au centre d’un dossier explosif mêlant enjeux intimes et responsabilité publique. Cette audition pourrait marquer un tournant dans la perception du rôle qu’il aurait pu – ou non – jouer dans cette affaire.