Abattement des retraités : « Ce gouvernement ne regarde jamais du côté des plus riches », regrette Marine Tondelier sur TF1
Marine Tondelier, fraîchement reconduite à la tête des Écologistes, s’est exprimée avec clarté et fermeté sur plusieurs enjeux cruciaux de l’actualité.
Face aux défis politiques, sociaux et environnementaux, elle confirme sa volonté de mener un combat sans concessions, tout en appelant à une transformation en profondeur des institutions et des mentalités.
Interrogée sur le décès du pape François, Marine Tondelier a salué la figure du souverain pontife tout en appelant à un aggiornamento plus profond de l’Église catholique. Catholique elle-même, elle n’a pas mâché ses mots sur les limites persistantes de l’institution. “Quand l’homosexualité n’est plus considérée comme un crime, c’est un pas. Mais tant que c’est encore vu comme un péché, l’Église reste en retard sur son temps”, a-t-elle martelé.
Elle a aussi dénoncé le manque de mesures concrètes face aux scandales d’abus sexuels : “Un tribunal pour les évêques dissimulateurs, des saisines systématiques de la justice… Ce sont des décisions fortes qu’il aurait fallu prendre”, a-t-elle insisté, soulignant que malgré les avancées, le chemin vers la justice et l’égalité reste long.
Une politique fiscale jugée injuste
Marine Tondelier a également vivement critiqué l’éventuelle suppression de l’abattement fiscal pour les retraités, qualifiant cette décision de manœuvre injuste et sélective. “On cherche toujours des boucs émissaires, mais jamais parmi les plus riches”, a-t-elle accusé. Selon elle, cette mesure frapperait durement 500 000 retraités qui deviendraient imposables, sans toucher ceux qui possèdent les plus gros patrimoines.
Elle a insisté sur le déséquilibre des politiques fiscales actuelles : “18,5 millions de retraités paieront davantage d’impôts. Est-ce cela que l’on appelle la justice sociale ?”, a-t-elle questionné, soulignant l’absurdité de pénaliser des générations déjà fragilisées.
L’apprentissage de la démocratie dès 16 ans
Marine Tondelier s’est montrée favorable à la proposition d’abaisser l’âge du droit de vote à 16 ans pour les municipales de 2026. “Le premier vote, on s’en souvient”, a-t-elle rappelé, défendant une vision où l’acte citoyen s’ancre dès le plus jeune âge dans un cadre éducatif. Pour elle, voter à 16 ans, c’est l’opportunité de s’émanciper intellectuellement en dehors de la sphère familiale et de forger une conscience politique éclairée dès le lycée.
Elle a appelé à un encadrement pédagogique renforcé autour du vote, convaincue que l’éducation civique est un levier puissant pour lutter contre l’abstention et redonner du sens à la démocratie.
Tensions avec l’industrie et attaques ciblées
Réagissant à la décision du patron de Safran, Olivier Andriès, de “bannir” les villes dirigées par des maires écologistes, Marine Tondelier a dénoncé ce qu’elle considère comme une “croisade” contre son camp politique. Pour elle, cette attitude traduit une méfiance injustifiée envers une écologie responsable et compatible avec le développement économique.
“Certains industriels agissent comme si les écologistes menaçaient l’avenir de la France, alors qu’ils défendent justement un avenir viable”, a-t-elle souligné, appelant à dépasser les caricatures pour engager un dialogue mature sur la réindustrialisation verte.
Silence stratégique face aux critiques internes
Enfin, face aux piques lancées par la députée Sandrine Rousseau sur son style de leadership, Marine Tondelier a choisi l’apaisement : “Je ne commente plus ses provocations”, a-t-elle déclaré sobrement. Une manière de garder le cap et d’éviter les querelles intestines, dans un parti qui doit désormais se reconstruire après l’échec européen et préparer les échéances à venir.